Interview Alexis Duval, Président du directoire de Tereos, « Notre force, c’est le lien étroit avec l’amont agricole »

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[caption id="attachment_15769" align="alignleft" width="266" caption="Alexis Duval, président du directoire de Tereos"][/caption]

Tereos a connu une très forte croissance. Jusqu'où aller, tout en restant coopératif?

Nous avons toujours cherché à nous adapter à notre environnement. Notre statut coopératif fait de nous un groupe ancré dans ses territoires et nous ne devons pas pour autant rester fermé à l’évolution des marchés. Sur un marché du sucre qui s'est largement internationalisé, soit on participe à ce mouvement, soit on perd des parts de marché. Le développement de nos positions internationales permet de mieux accompagner le développement de nos clients et de mieux valoriser les productions de nos associés coopérateurs. Une telle stratégie est largement partagée avec eux. La force de notre filière, c’est le lien entre étroit l’amont agricole et la transformation industrielle. 

 

Avez-vous atteint la taille critique?

En étant devenu la 2ème coopérative française et le 4ème groupe sucrier mondial, on peut certainement répondre que oui. L'ouverture à l'international et la valorisation dans la durée des débouchés de nos coopérateurs ne sont pas contradictoires.

Sur les cinq dernières années, Tereos a investi 600 M€ dans ses 19 usines françaises. La France est notre premier poste d'investissement. Si on veut avoir une offre globale pour accompagner le développement de nos clients, il faut aussi être présent à l’international.

 

Comment garder la proximité avec ses producteurs?

Notre groupe rassemble 12000 coopérateurs représentés par 161 administrateurs et un conseil de surveillance de 18 membres. Il y a une relation très étroite entre le management exécutif de Tereos et le Conseil de Surveillance. Ce dernier se réunit tous les mois avec le Directoire, et le bureau tous les 15 jours avec le Président du Conseil de Surveillance. Dans notre gouvernance, le partage des rôles entre Conseil de Surveillance et Directoire est bien défini.

 

Tereos a réalisé une émission obligataire de 500 M€, est-ce un souhait de réduire les prêts bancaires classiques?

Une coopérative n'a pas les mêmes possibilités d'accès aux marchés financiers que les sociétés de droit privé. Sur les marchés internationaux où il faut avoir une certaine taille pour exister, on essaie d'éviter deux écueils : ne pas grandir et avoir un recours excessif à l'endettement. A côté de l’emprunt bancaire, les partenariats avec d’autres sociétés, les prêts bonifiés de certaines banques institutionnelles ou encore l’émission obligataire nous permettent de diversifier nos sources de financement.

 

Les filiales internationales ne sont pas coopératives, pourquoi?

En fait, seule l'activité betteravière française est coopérative. Nos 12000 associés coopérateurs forment l’actionnariat majoritaire et historique du Groupe. Toutes les autres activités ont un statut privé. Avec nos fournisseurs de betteraves tchèques par exemple, nous sommes liés par une relation contractuelle.

 

Avez-vous des investissements en cours, quelles sont vos ambitions?

Concernant la division betterave, Tereos va investir 100 M€ sur 4 à 5 ans dans ses sucreries françaises pour réduire la consommation d'énergie de 15%, deuxième poste de coût de production après la matière première. Concernant la transformation de céréales marquée par des prix des céréales élevés et par un marché européen mature, l’objectif est de développer les productions alimentaires à partir d’amidon et de s’implanter en dehors d’Europe pour profiter de la croissance des pays émergents. Nous inaugurons une usine au Brésil en 2013 et une en Chine en 2014. Concernant la canne à sucre, compte-tenu de la hausse des coûts de production au Brésil, notre priorité est d'améliorer la compétitivité, cela passe par la mécanisation agricole et le développement de la cogénération (électricité générée à partir des résidus de canne).

 

Propos recueillis par Marie Raimbault

 

 

 

 

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