Interview décalée Michel Declunder : « Je suis à la retraite, pas mes neurones ! »

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Etiez-vous destiné aux TIC  ?

J’ai été formé à l’ISEN, formidable école d’ingénieur, devenue école du numérique. Et je suis allé longtemps à l’école chez IBM, 20 ans  ! Fantastique école, mais il faut en sortir. Depuis que l’ai quittée, je vis un bonheur complet, car je suis dans la vraie vie. Et pas dans une prison dorée, dans un ghetto. Et je m’éclate.

 

La région a-t-elle une carte à jouer avec le numérique  ?

Elle a raté son coup. La région historiquement la mieux placée de France ou d’Europe dans la vente à distance n’a pas pris le virage. On n’a pas de pure player. Les Pixmania, Cdiscount et autres ne sont pas de la région. Le fait d’être depuis longtemps dans le secteur l'a finalement étouffée.

 

Qu’est-ce qui vous fait avancer  ?

Les rencontres et les échanges. J’aime bien sortir du marigot. Quand je vais dans une manifestation, j’aime bien ne pas me placer avec les gens que je connais, ce qui provoque toujours des rencontres. Sinon, on est toujours un peu en tribu.

 

Qu'est ce qui vous met en colère?

Voir tous ces jeunes talents quitter la France et aller s’installer en Asie ou ailleurs car ils y voient davantage de perspectives. J’ai parfois l’impression de me voir dans la peau d’un berger kabyle qui disait dans les années 60 : «  Va en France, mon fils, c’est le paradis  ». Mais que depuis quelques temps, notre pays ne soit plus un paradis. Je les appellerai presque des « exilés mentaux ».

 

Citez nous un de vos grands souvenirs

La candidature de Lille aux JO, sans aucun doute. Fantastique projet qui a permis à toute une région de se sentir beaucoup plus fière. Gagner face à Lyon a été un magnifique élan citoyen que je n’ai pas retrouvé depuis. Lille 2004 a été un dommage collatéral positif des JO, c’est très bien, une belle retombée mais pas dans le même registre.

 

Après votre retraite, quels sont vos projets ?

Je suis administrativement en retraite, mais pas « neuronalement ». Je suis toujours créateur d’enthousiasme, à la recherche de projets. Et aussi « épicurieux », veilleur de jour... En position d’écoute, de capter les signaux faibles. J’aime aussi la gastronomie, les voyages  ;  j’essaie de lier les deux. Même en vacances, j’ai les cinq sens en éveil…

 

Appartenez-vous à une association?

Plusieurs  ! S’il n’y a que de l’égoïsme capitaliste, c’est invivable  ! J’ai toujours donné un peu au collectif pour rendre à la société ce qu’elle m’a apporté en terme d’éducation et de compétences. Il faut encourager les gens à s’investir. L’associatif permet à chacun de se révéler et de briser certaines barrières hiérarchiques. Je regrette un peu cette partie de ma vie où j’étais un peu «  cadre égoïste  », fermé sur mon entreprise.

 

Votre dernier bouquin?

Le guet du tigre. Captivant. Ca raconte les 48h de garde à vue d’un Eliott Ness chinois, dans un consulat de Chine, avec mise en scène de beaucoup de vrais personnages et on voit des faces cachées du pays qui font assez peur.

 

Propos recueillis par Marie Raimbault

 

 

 

 

 

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Verbatim

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