Interview de Philippe Vasseur : «Notre modèle économique est obsolète!»

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Propos recueillis par Olivier Ducuing et Marie Raimbault

Photos : Sébastien Jarry.

 

[caption id="attachment_15943" align="alignleft" width="400" caption="Philippe Vasseur, président de la CCI Nord de France"][/caption]

Quel est votre regard sur la crise actuelle ?

On est dans un contexte général lourd. On a la manie en France de se regarder le nombril. Voyons ce qui se passe ailleurs. Il se passe des choses que l’on a refusé de voir pendant longtemps. Le monde bouge. Il n’est pas en crise économique, on a une crise de sens, oui, mais pas une crise économique mondiale. La crise ne touche que les pays autrefois les plus avancés. La Chine a elle un problème de maîtrise de sa croissance, de transition écologique. Mais le monde connaitra une croissance de 3,5% cette année. Certains pays se portent bien : le Japon, même les Etats-Unis. En revanche, la zone euro sera au mieux stagnante, au pire en légère décroissance.

 

On sent les menaces financières de plus en plus nettes sur les collectivités. N'est ce pas un risque grave pour les grands projets ?

Il y a un risque. Mais que voulez-vous, en France, on préfère les révolutions aux réformes. On ne peut quand même pas en faire une tous les ans! On en a vécu quelques unes, qui ne se sont pas forcément toujours bien traduites, je pense à 68. La France est un pays très difficile à réformer. On les a trop longtemps évitées. Les chambres de commerce en sont un exemple, pour lequel on a une réforme bancale. On se demande comment on va préparer un acte III de la décentralisation? On est parti pour qu’il soit tout aussi bancal. Et d’ailleurs, on a des blocages.  Sur la fiscalité, on a essayé de confier de plus en plus de choses à des collectivités qui n’en avaient pas forcément les moyens. On n’a pas fait la grande réforme des finances locales! On a travaillé sur la taxe professionnelle, mais on n’a pas fait de grande réforme fiscale en France.

 

La fusion du Nord et du Pas de Calais serait-elle une bonne idée ?

Je ne vais pas me prononcer sur ce sujet. J’ai des idées personnelles sur la question, mais contrairement à d’autres, j’estime que j’ai un devoir de réserve. Mon souci, c’est de défendre les chambres de commerce et le monde de l’entreprise. Et pas de me mêler de sujets polémiques. On peut sûrement optimiser des choses, bien sûr, la question se pose, mais alors on met tout à plat et on réfléchit. On a un problème d’administration territoriale dans notre pays, avec beaucoup trop d’échelons. La réforme Defferre a créé les régions, des niveaux intermédiaires sont venus se glisser et l’Europe s’ajouter. Personne ne veut prendre la décision d’en supprimer un. Là, ce serait la révolution!

 

Le climat qui semble se tendre entre la région et la communauté urbaine de Lille n'est-il pas dangereux?

Je n’ai aucun commentaire à apporter sur la politique. Ce pourquoi je me mobilise, très fortement, c’est de faire comprendre que rêver d’une métropole  «hors sol », qui se désintéresse de ce qui se passe autour d’elle, c’est une erreur capitale. La métropole régionale n’existera que si elle est reconnue par toute la région. Et parler d’une métropole de 1,2 million d’habitants ça n’a pas vraiment de sens ; ce qui en a, c’est la cohésion de toute une région autour de la métropole. Et que nous ayons des services accessibles et une métropole forte, attractive et reconnue comme telle. Cela suppose que ce ne soit pas une pompe aspirante mais que l'on ait une conception en réseau. Qui consiste à dire que la ville centre et les autres se complètent. Exemple, le world trade center ne peut être qu’à Lille. Mais il peut avoir une antenne à Arras, ce qui est prévu. Ce qui est dans la métropole peut être au service de la région et le reste de la région trouve son intérêt à l’existence d’une métropole qui n’est pas si loin. C’est un crime contre l’esprit et contre nos intérêts d’opposer Lille aux autres villes de la région. Ce qui est important, c’est d’avoir accès à la métropole. C’est pour ça que les transports sont un élément clef de son avenir.

 

Parfaite transition vers la thrombose routière ! Quelles sont les solutions ?

Elle est catastrophique pour l’économie, pour les entreprises, pour l’écologie, pour la vie des gens. Je ne suis pas de ceux qui disent : « Voilà la solution », il y en a surement plusieurs. Je suis prudent et je ne veux pas être dans l’antagonisme. Ma conception est de rechercher le consensus, entre les territoires, entre les entreprises, entre les politiques et le monde économique. On est encore trop dans les clivages.. On ne peut pas dire qu’elle est sinistrée mais elle a clairement des problèmes lourds. Si on mettait autant d’énergie positive à essayer de travailler tous ensemble, plutôt qu’à se combattre on gagnerait beaucoup de temps. Il y a plusieurs solutions mises en avant. Et le faire de choisir l’une ou l’autre, nous retombons une fois de plus dans des questions d’antagonismes paralysants.

 

Que faire alors ?

Je laisse à d’autres le soin de proposer des remèdes. Mais le diagnostic est que la situation est intenable. Et c’est criminel de laisser se développer une situation pareille. On ne peut pas tout faire à la fois, se battre pour Seine-Nord et le reste, mais là il y a une lourde responsabilité, à la fois du monde économique –je veux bien qu’on en porte une partie, mais aussi de ceux qui ont en charge le problème des déplacements dans la région. On risque d’étouffer la métropole si on n’apporte pas des solutions à très court terme. Il ne faut pas se tromper, notre situation n’est pas gagnée d’avance. On a beaucoup bougé depuis des années, beaucoup avancé, mais les autres aussi. Même si nous avons progressé, comparativement, d’autres ont été plus vite que nous.

 

La région a encore une vraie dimension industrielle, n'est ce pas un handicap en pleine phase de désindustrialisation?

La dimension industrielle demeure mais elle se réduit. Nous ne sommes plus la première région industrielle de France. On est autour de 19% d’emploi industriel. Ceci dit, il ne peut pas y avoir d’économie sans industrie. Il nous en faut, peut-être des industries nouvelles. Le problème  n’est pas qu’il y en ait qui disparaissent, mais qu’il n’y en ait pas pour prendre la relève. On a quand même des réussites dans la région, je pense à Bonduelle, Roquette, Lesaffre, qui se sont modernisées et internationalisées. Les clefs du succès sont la stabilité du capital, l’innovation et l’internationalisation. Dans notre discours aux entreprises, nous insistons sur le fait que sans innovation, il n’y aura pas de progrès. Et que l’international, s’il peut faire peur, est une des clefs qui permet à des PME ou des ETI, comme Mader - n° 1 des peintures ferroviaires - de réussir : haute technologie, capital maîtrisé, innovation et international. Je peux aussi vous citer Indelec et d’autres. Il y a un Nord – Pas-de-Calais qui gagne. Mais il y a aussi des secteurs qui n’ont pas achevé leur mutation. On a un handicap majeur. On a été l’usine de la France avec des industries lourdes non stratégiques. Et on se traîne depuis des générations des secteurs qui ont périclité, avec des déficits de formation. Il faudra qu’on en sorte un jour.

 

Est-ce ce qui a pêché pour le grand emprunt ?

Probablement. La difficulté que nous avons parfois à parler d’une seule voix, à présenter des priorités, et à arriver à présenter des projets collectifs nous a certainement nui. C’est ce qui s’est passé avec la reforme des universités. Et là, clairement on n’a pas fait ce qu’il fallait. Et même si sur le plan campus, on a bénéficié d’une session de rattrapage avec une aumône correspondant au 4è accessit, sur le PIA, on n’a pas été bons. 

 

Fallait-il une université unique de Lille ?

Je pense que oui. On a le même problème dans le monde économique et politique, c’est de rassembler. Pour certains, ça veut dire s’amputer. Moi je pense qu’une grande université lilloise, ça a du sens. On a raté deux fois le coche, avec le plan campus et le PIA mais ça a toujours du sens. Mais ça veut dire avoir un vrai projet commun, savoir quelles filières de recherche développer, etc… J’avais même rêvé d’une université régionale mais on m’expliqué que ce n’était pas possible. Et que des petites structures comme Valenciennes fonctionnaient très bien. Mais avoir 3 universités sur une seule ville, ça me paraît beaucoup. Elles se parlent ceci dit. Mais il ne suffit pas que les directeurs soient d’accord, c’est compliqué le monde universitaire…

?

Que pensez-vous du nouvel outil que constitue la Banque Publique d'Investissement ?

Je n’ai rien contre la BPI, je n’ai rien pour non plus. Si elle a été créée pour donner un signe fort, pour dire que la puissance publique est au service de l’investissement et des entreprises, très bien. Mais c’est surtout la fusion de trois organismes qui faisaient très bien leur travail. Dont Oséo, qui est remarquable. Les équipes sont de très haut niveau et d’une grande efficacité. Se rajoute le FSI et la Caisse des Dépôts Entreprises. Ca ne change pas grand chose et j’espère qu’il n’y aura pas d’interférences qui pourraient rendre moins efficaces les organismes qui travaillaient très bien seul. Il semblerait que ce ne soit pas le cas. Très bien. La BPI aurait pu servir si on l’avait vraiment décentralisée, si elle avait été le pivot du développement économique d'une région fortement dotée. Telle que l’avait présentée le Président de la République fraîchement élu. On peut déjà voir venir des reproches à l'encontre d'élus qui gèreraient n’importe comment. Comme si les gens sortant de l’ENA étaient les seuls garants des équilibres publics. Il y a une vraie méfiance de tout ce qui peut être décentralisé. Car il ne faut pas oublier que la France est un Etat et pas une « Nation ».

 On aurait pu faire de la BPI un outil régionalisé, dans la gouvernance duquel auraient participé les forces vives de la région, avec une décision plus proche du terrain. C’est dommage, c’est une occasion ratée.

 

Le fonds de soutien de la CCI Grand Lille de 4 M€ pourrait-il prendre une dimension régionale ?

Il faut que les chambres territoriales jouent leur rôle de proximité. Et il me semble important que les dossiers d’entreprises en difficulté soient traités localement. Mais on fait du benchmark entre chambres et on se parle, quand une idée est bonne, elle est souvent reproduite. La chambre de région, employeur unique de tout le personnel, perçoit les ressources fiscales. A charge pour elle de les répartir, donc chaque zone est dotée. D’autres chambres territoriales ont mis en place des outils d’aides, pas toutes de la même manière, mais une réponse existe pour toutes les entreprises, dans tous les territoires. Après ce qui souffre aujourd’hui c’est la trésorerie, quand c’est temporaire c’est facile, quand ça devient récurrent, ça devient compliqué.

 

Pour 2013, vous êtes dans quel état d’esprit ?

Préoccupé et vigilant, pour ne pas dire pessimiste, car c’est un mot que je n’aime pas. Mais on sait que c’est une année difficile. Notre travail, chambres de commerce, c’est d’aider les entreprises en situation difficile. Et aider ça ne veut pas forcément dire donner de l’argent. C’est aussi appuyer avec des contacts qui peuvent conseiller sur l’innovation, l’exportation. Celles qui exportent résistent mieux que les autres, or c’est possible pour des entreprises de toute taille. Même des Pme peuvent y arriver. Mais on ne peut pas se contenter de jouer les pompiers, il faut penser à la suite. Préparer des secteurs nouveaux, préparer la reprise, tracer des perspectives, travailler avec tous les acteurs de la puissance publique et coordonner tout cela.

 

A quels secteurs nouveaux pensez-vous ?

Certains, comme Internet explosent du jour au lendemain. Ce que sera la technologie dans 25 ans, on verra, mais il y a encore des progrès à venir, dans le domaine de l’énergie notamment. Le challenge est triple : écologique, car on ne peut plus continuer à polluer; démographique, nous sommes 7 milliards, nous seront 9 milliards en 2050. L’Afrique va voir sa population doubler ; économique. En 50 ans, le PIB mondial va être multiplié par 4. Si on prend l’Afrique, par 6. Soit un PIB par habitant triplé. Ce sont des gens qui vont se mettre à consommer, à rouler en automobile. On aboutit à un constat de bon sens qui est : peut-on continuer éternellement à pousser une économie basée sur l’exploitation de ressources fossiles ? La réponse est non. Quelles que soient les solutions qui reculent l’échéance, comme le gaz de schiste,  il faut se projeter sur les besoins futurs et penser autrement. Le modèle économique que nous connaissons aujourd’hui est un modèle obsolète, périmé. Même Klaus Schwab, fondateur de Davos, hyper libéral a dit : « 2013 sera une année d’opportunité et de changement total » après avoir dit en 2012 : « Le capitalisme sous sa forme actuelle n’a plus sa place dans le monde qui nous entoure ». On voit bien qu’on arrive à une fin de cycle. Il faut se poser ces questions là. On aurait pu se dire un jour où l’autre que le charbon ne suffirait pas. Posons-nous la question aujourd’hui! Peut-être que l’industrie automobile se sera reconvertie sur l’électricité ? Peut-être aurons-nous de nouveaux types de véhicules que nous ne serons plus obligés de conduire ? On sait concevoir des systèmes qui vous permettent d’aller de votre domicile à l’autoroute, où vous êtes pris en charge sans avoir à conduire, avec régulation de la vitesse, et vous décrochez pour revenir à une route classique. Comme les imprimantes 3D et la fabrication addictive. Le monde est en train de bouger.

 

La région peut jouer sa carte dans cette mutation? Avec la mission Rifkin ?

Aujourd’hui, dans la région il se passe déjà beaucoup de choses, il y a plein d’idées, de plans, de schémas. La CCIR a préparé 8 schémas sectoriels. Notre seule chance collective, c’est de travailler tous ensemble et Rifkin peut permettre ça. Car c’est difficile de savoir qui doit prendre le leadership. Là, on a un personnage médiatique, qui annonce une troisième révolution, liée à de nouveaux modes de création d’énergie. Sa pensée est intéressante. On a de nouveaux systèmes de communication, en réseau, une nouvelle économie est en train de naître, on peut regarder de près le sujet. Le personnage a développé un certain savoir-faire, il a l’oreille de Barroso, celle du futur premier ministre chinois. Il peut nous apporter son expertise, il a une équipe de 15 personnes très pointue, une véritable aura. Il peut servir de levier. Il peut nous aider à fédérer tous les acteurs. EDF, GDF, Bouygues et d'autres œuvrent déjà dans les groupes de travail, on va bâtir ce plan ensemble et on lui laissera le soin de le présenter. Si c’était l’un des acteurs régionaux, on retomberait dans des problèmes de rivalité. Alors oui, on avait besoin d’un Rifkin. Mais attention, on ne part pas de rien, on est dans la phase de collecte des travaux. Notre objectif est de donner une vision de ce que pourrait être la région dans 30 ans, en commençant par appliquer dès 2014 les premières réalisations concrètes.

 

Cela pourrait amorcer une vraie relance régionale?

Cet effet levier, c’est le plus grand service que l’on peut rendre à la région. Il faut changer de braquet, de dimension, de perspectives et qu’on arrête d’être dans des guerres picrocholines. Donnons-nous cette vision, elle peut être fédératrice. On ne sera peut-être pas d’accord sur tout. Je pense au nucléaire. Mais si nous trouvons un consensus sur 60% des sujets, c’est bien. Sur la vision, on peut arriver à être d’accord, notamment sur l’envie d’une société dans laquelle nous trouverions davantage notre place. L’écueil serait de nous projeter 30 ans à l’avance et de ne rien mettre en œuvre pour que ça arrive. Comme ça a été le cas pour l’Oréam. L’idée est d’avoir des projets précis, labellisés Rifkin, et un calendrier. Je pense à des projets dans la construction de bâtiment à énergie positive, ça, on sait faire ! Dans le PIA, une rallonge de 4 milliards est prévue, dont 300 M€ dans la transition énergétique et notamment pour les énergies marines. On n’a pas une façade maritime ? Les hydroliennes sont un secteur qui n’a pas été très développé. Plutôt que des éoliennes offshores… Je voudrais qu’en 2014, on ait des projets concrets. Il faut que cette région apparaisse comme à la pointe d’une révolution, qu’on cesse d’être une région du passé pour être une région de l’avenir. Il y en a marre de traîner la reconversion du charbon, de l’automobile qui souffre. On ne peut pas se contenter de ça et on a la possibilité de le faire. C’est donner une autre image de la région et c’est mobilisateur pour les gens. Il faut qu’ils s’approprient leur avenir.

 

Le Louvre Lens : la dynamique de développement est elle enfin perceptible ?

On a presque eu l’impression que les gens y croyaient à peine. Mais il est là, il a valu à la région un regard très positif, notamment médiatique. Or c’est très important pour les Nordistes. 300 000 visiteurs en 3 mois, c’est fabuleux. Après, il reste beaucoup de choses à accomplir. Des projets existent. certains ont de bonnes chances d’aboutir. Tout le monde économique ne s’est pas encore approprié les facteurs de croissance que cela peut représenter. On a réalisé une enquête : dans l’Artois, seulement 24% des interrogés pensent que le musée représente un potentiel! Il faut du temps. Mais il y a des entrepreneurs qui en veulent, qui investissent. Je pense à un restaurateur, qui a mis 2 M€ et qui affiche complet maintenant. J’essaie de démontrer que ce qui se passe à Lens est bénéfique pour toute la région. Il y a le projet du Parvis des Arts, porté par Edouard Magnaval. Il faut des fonds, mais les investisseurs se trouvent si le projet est bon. On peut développer un tourisme de congressistes dans la région et le Louvre Lens est évidemment un des formidables produits d’appel de la région.

 

Considérez-vous que la réforme consulaire a été bien gérée ?

Il y a des antagonismes territoriaux et tout le monde ne marche pas au même pas. Certains sont plus partie prenante que d’autres. Maintenant, on a réussi à voter les budgets, nos schémas sectoriels et le déménagement à l’unanimité. Ca demande beaucoup d’énergie mais quand je vois ce qui se passe ailleurs, je me dis qu’on n’est pas les plus mauvais. Ca tient à la qualité des hommes, à de la volonté. Oui, c’est une réforme mal ficelée, mais ici on arrive à trancher entre nous. Ca demande des efforts de diplomatie considérables, j’aurais été incapable de les fournir il y a vingt ans. Mais je brûle mes derniers feux! Il me reste deux ans et demi

 de mandat. Et je n’en n'aurai pas d’autre. Je n’œuvre pas pour ma réélection, ni pour la légion d’honneur, ce que je fais me passionne.

 

Vous ne préparez pas de retour en politique, il y a eu des bruissements de couloirs?

Pas du tout, c’est fini, sous quelque forme que ce soit.  Ni même au niveau municipal, malgré les quelques sollicitations. J’ai tourné la page, sans regret ni amertume. Il faut être raisonnable dans la vie, on ne prépare pas de retour en politique quand on franchit la décennie que je passe cette année. J’ai une limite d’âge qui m’est imposée pour les CCI, je sais que j’ai un mandat à finir. Je me suis fixé des buts à atteindre, certains diront qu’il y a un peu d’orgueil, peut-être. Mais c’est exaltant d'avoir des objectifs. Et notamment de défendre l’utilité d’un réseau consulaire, que l'on peut craindre menacé et qui doit travailler avec de moins en moins de moyens. Donc il faut faire mieux avec moins, et avoir des bons. Si on arrive dans deux ans et demi a avoir mis en place une stratégie économique pour la région, que voulez vous de plus ?

 

Certains ont pu critiquer l'évolution télé du Comité Grand Lille. Vous assumez ?

Je ne suis pas responsable. Ce n’est pas mon idée. C’est celle de Jean-Pierre Guillon. Mais j’adhère! Sinon j’aurais dit non. On peut toujours regretter le passé. Et se dire : « La guerre était jolie quand on avait 20 ans ». Mais les choses, les gens, les habitudes, les projets ont changé. Fallait-il donner une dimension extérieure à ces retrouvailles ? Oui. Il fallait aussi favoriser la montée en puissance d’une nouvelle génération et faire fonctionner des groupes de travail en réseau. Des jeunes se sont investis, une génération de quadras, c’est très positif.

 

Pierre Mauroy y était très fidèle, on n'y voit guère Martine Aubry...

Pierre de Saintignon est là tout le temps ! Ce n’est pas neutre et vous en tirez les conclusions que vous voulez. On ne peut pas imposer les choses à quelqu’un qui refuse. Je dis souvent : « Faites ce que vous avez le pouvoir de faire ». Ce à quoi il faut penser, c’est à transmettre le relais, dans le monde économique comme dans le monde politique. Notre responsabilité est de laisser la place et de faire monter ces plus jeunes. Faites les comptes, à droite comme à gauche, les jeunes sont assez peu nombreux! Il faut que ça change.

 

Bio express

1943
Naissance
1967
Diplômé de l’ESJ Lille, qu’il présidera entre 1978 et 2008
1984
Direction de la rédaction éco du Figaro. Il crée les pages saumon
1986
Élu député UDF du Pas-de-Calais. Réélu en 1988, 1993 et 1997.
1995
Maire de St-Pol-sur- Ternoise et Ministre de l’Agriculture.
2000
Président du Crédit Mutuel du Nord
2007
Fondateur du World Forum Lille
2008
Élu président du Comité Grand Lille
2011
Élu président de la CCI de région

 

 

 

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Verbatim

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