Frédéric Brouillard : des étoiles plein la tête
« N'allez pas écrire que je suis un champion du monde ! Si j'en suis là, c'est grâce à l'équipe » Si Frédéric Brouillard n'est pas nordiste d'origine, il en a déjà acquis les réflexes de discrétion et de modestie. Pas question pour ce selfmademan devenu patron d'un groupe hôtelier incontournable dans l'« aire urbaine centrale » de fanfaronner, malgré sa toute dernière acquisition, le Mercure Atria. Ce 4 étoiles de 80 chambres, dont il conserve le management, est bien connu des habitués des séminaires, avec son auditorium de 300 places. C'est une étape majeure pour son groupe Hénotel : il passe d'un coup à 280 chambres en trois et quatre étoiles, avec un chiffre d'affaires porté de 5 à 8 M, avec 90 salariés.
Une étape mais pas un couronnement. Le quadra entend prolonger son aventure née en 2004. Il rachète alors son tout premier hôtel, le Novotel de Noyelles-Godault (4 étoiles). L'Ibis de Douai a suivi en juin 2007 puis l'Ibis Styles de Lesquin en octobre 2010, autant d'enseignes du groupe Accor. Ce n'est pas une coïncidence : Frédéric Brouillard y a mené toute sa carrière, dès la fin de ses études en école hôtelière suisse. Ce fils de médecins, biarrot d'origine, a successivement travaillé en Suisse et en Grande Bretagne, avant de rentrer en France : il y dirigera le Novotel de Troyes, celui de la rue de l'hôpital militaire à Lille, le Sofitel de Marcq puis son homologue du 16eme, Le Parc. C'est la dernière fonction qu'il occupait quand l'opportunité de Noyelles-Godault s'est présentée. Car Accor, qui souhaite réduire drastiquement la part de son parc hôtelier en propriété, privilégie ses collaborateurs et ses franchisés avant toute option externe.
« Ma recette ? Des investissements, une équipe, des synergies entre les hôtels, de l'implication et une dose de chance »
A l'occasion de cette nouvelle opération, Frédéric Brouillard a choisi de s'adosser à Finorpa pour conforter ses fonds propres. Le fonds régional apporte un demi million d'euros, pour une participation très minoritaire Finorpa avait proposé davantage-, qui sécurise les banques et apporte une vraie caution. Un rapprochement facilité par la longue connaissance de Frédéric Brouillard, élu consulaire, avec Jean-Marie Duvivier, Pdg du GIE Finorpa. «Nous avons laissé entendre que nous pourrions réintervenir s'il y a d'autres projets », note Isabelle Spender, en charge du dossier chez Finorpa.
Croissances externes en vue
Précisément. Le dirigeant ne compte pas s'arrêter là, dormir sur ses lauriers et se verser de juteux dividendes. « Je préfère investir dans mes hôtels ». Et en racheter d'autres. Un projet de transformation en hôtel de standing de l'ex-cinéma de Lens, l'Appolo, est en stand-by car Frédéric Brouillard réclame des garanties des collectivités sur un phasage d'ouverture d'établissements de luxe dans un marché lensois jugé très exigu. Mais il caresse le projet d'autres acquisitions, dans le segment des 3 et 4 étoiles, toujours dans la région. En attendant, il espère bien que ses quatre hôtels tirent profit à plein du Louvre-Lens et de ses 700.000 visiteurs attendus. Mais aussi du tourisme de mémoire, à l'orée du centenaire de la grande guerre, et du tourisme d'affaires. De quoi pousser le taux d'occupation (63%) et le prix moyen des chambres. Un programme de modernisation de 800 K à 1 M est prévu au Mercure dans les dix-huit mois. La formule déjà éprouvée dans les autres hôtels où le groupe aura investi 3,1 M en quelques années. Malgré son patronyme, Frédéric Brouillard sait manifestement où il va.
O.D
Bio express
1967 : naissance à Bordeaux
1986 : diplômé de l'école hôtelière de Glion-Sur-Montreux (Suisse)
2004 : rachat du Novotel de Noyelles-Godault
2007 : acquisition de l'Ibis de Douai
2010 Acquisition de l'Ibis Styles de Lesquin
2012 : Rachat du mercure Atria d'Arras.
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