David Bara fait feu de tout bois

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Bara aurait pu dormir sur ses deux oreilles. Mais habituée à épouser les changements, la société a transformé une contrainte en opportunité. Obligée à de coûteux travaux de mise aux normes incendie pour poursuivre l'usinage bois, la famille Bara a préféré bâtir un nouvel outil. " On repart d'une feuille blanche ", commente David Bara, en charge de la gestion opérationnelle de l'entreprise. Cette page blanche s'écrit en XXL avec, à la frange du village, un bâtiment de 1 500 m2 posé sur près de 3 ha incluant une réserve foncière, pour 1,5 M€ d'investissement. Le vaste site historique, au coeur du village, est désormais dédié à l'assemblage et au stockage. Dans les trois ans, 15 salariés rejoindront les 38 actuels, avec la possibilité de travailler de jour comme de nuit, sur un parc machine automatisé. Objectif premier : gagner en productivité. Un enjeu vital pour ce produit à faible marge.

Un atelier de charron
David Bara représente la 4e génération. A l'aube du XXe siècle, son arrière-grand-père crée un atelier de charron. L'arrivée des pneumatiques a raison des roues en bois des charrettes agricoles. Le gendre prend le relais pour fabriquer des cagettes, qui ouvrent la voie ensuite aux caisses d'emballage pour l'expédition des grosses machines. Il y a 30 ans, Bernard Bara, le père de David, croise à une fête de village le directeur de l'usine de matelas Simmons à Saint-Amand. La discussion se noue autour du bois : celui des caisses se révèle de meilleure qualité que celui des sommiers du fabricant de literie. Il n'en fallait pas d'avantage pour que Bara devienne son sous-traitant. Pour les industriels du matelas, la tendance est à l'externalisation de cette activité. Les années 80, c'est aussi l'émergence du sommier à lattes. " Les clients venaient à nous, on avait même du mal à répondre à la demande", raconte David Bara, qui intègrera l'entreprise en 1994.

"Quelques centimes par nuit"
Depuis, l'univers du matelas a connu des regroupements qui ont compliqué la vie de la Pmi. Le groupe Cauval (Simmons, Dunlopillo, Treca, Pirelli) a ainsi représenté jusqu'à plus du tiers du carnet de commandes. Un chiffre ramené à un moins dangereux 18 %, à côté de Cofel (Epeda, Merinos, Bultex). Les entreprises régionales - dont Thiriez Literie - qui fournissent les marques distributeurs forment 40 % du chiffre d'affaires (5,5 M€). L'effort est encore à la diversification, en France vers les marques distributeurs et régionales (Bretagne et Sud) et vers la Belgique : " on espère monter à 20 % du CA ". L'Angleterre est une tentation, mais on n'y dort pas de la même façon : quand les Français se serrent sur 140 cm, les Belges prennent leurs aises sur deux sommiers de 90 réunis dans un cadre de lit et les Anglais préfèrent la hauteur massive agrémentée de tiroirs... Au moins les Bara sont-ils préservés de la concurrence asiatique, pour un produit de faible valeur mais volumineux, au coût de transport à l'avenant, et livrable en juste à temps. Les sommiers, en bois de Finlande certifié PEFC, sont expédiés montés dans un rayon de 200 km. Au-delà, le kit s'impose. Les sommiers électriques représentent le tiers des ventes, mais le métier, surtout d'assemblage, s'apparente là à celui de logisticien.

Avec trois semaines de visibilité au carnet de commandes, David Bara reste prudent. " On ressent la crise durement. " Et le produit est de ceux dont on peut repousser l'achat quand le seuil d'intolérance est atteint. " Ramené sur 10 ans, le coût n'est que de quelques centimes par nuit ! " plaide l'entrepreneur. La période n'est pas de tout repos. " Même dans la literie, on ne dort pas toujours bien ! ".

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