GSK inocule son expertise dans un site stratégique

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Au détour d'un improbable rond-point sur une petite route, l'usine apparaît soudain en pleine campagne. " Un albatros d'acier posé dans un écrin de verdure ", décrit non sans lyrisme Alain Bocquet, heureux élu local qui a reçu sur son territoire le plus gros investissement pharmaceutique de ces 15 dernières années en France. Un Ovni industriel aux portes de la forêt de Saint-Amand, qui aura coûté 10 M€ à l'interco, 3,37 M€ à l'Etat (PAT) et 1,8 M€ à l'Europe (Feder). Le jeu en valait la chandelle : la big pharma britannique, qui a annoncé ce projet en 2006, quatre ans après avoir racheté sur place le labo Sérilyo, aura investi 600 M dans cette unité de très haute technologie, aux exigences les plus sévères : elle produit 20 vaccins différents à destination de 125 pays. Et le site emploie 670 salariés, dont 100 intérimaires, pour une production de 50 millions de doses, qui sera progressivement sextuplée. " Ce site a une importance primordiale ", martèle Christophe Weber, président de GSK Biologicals.

Pas de ministre

L'inauguration, sans ministre, préfet ou président de région, tranchait avec celle en très grande pompe, dix ans plus tôt, de Toyota, l'autre investissement régional majeur. Pas encore intégré dans la logique de filière d'Eurasanté ou de R&D collaborative du pôle Nutrition Santé Longévité, GSK doit sans doute trouver d'abord son rythme. Même si d'autres caressent des projets pour lui : un parc fournisseurs qui pourrait réunir d'autres entreprises à ses portes, une dynamique de grappe pour les entreprises locales du secteur (Minakem, Rottendorf...), qui pourraient oeuvrer de concert sur certaines thématiques comme les ressources humaines. " Il existe un agrégat de compétences dans le domaine du façonnage dans le sud du Nord qui est crédible, d'une masse certaine ", défend Etienne Vervaecke, directeur d'Eurasanté, qui rappelle que la filière ne compte que 55% de ses entreprises dans la métropole.

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