Conseils généraux : Nord et Pas-de-Calais engagent leur union libre

« Grand'messe et opération de com » pour Christian Poiret, conseiller général UMP de Douai, ou « démarche utile, vertueuse et progressiste », pour Patrick Kanner, président du département du Nord ?

Nul doute en tout cas que la convention de l'ensemble des élus des deux départements dans l'hémicycle archicomble du conseil général du Pas-de-Calais aujourd'hui aura été un moment historique. D'autant que les deux collectivités sont des poids lourds : le 1er département du pays pour le Nord (2,6 M d'hab) et le 5e pour le Pas-de-Calais (1,5 M d'hab). « Nous sommes borderline, et nous le revendiquons ! » s'amuse Patrick Kanner, qui reconnaît l'absence de réalité juridique de cette forme de congrès.

OVNI institutionnel

Néanmoins, derrière l'ovni institutionnel se préfigure une vraie stratégie de rapprochement sur différentes politiques : l'autisme, la jeunesse, le schéma de mobilité, les wateringues, les programmes européens, la rénovation des cités minières récemment classées au patrimoine mondial de l'Unesco... « Nous allons harmoniser pour avoir les mêmes moyens et les mêmes objectifs », expose Dominique Dupilet, président du CG 62.Les résolutions seront ensuite adoptées par chacune des deux assemblées dans la procédure légale classique.

Pour éviter un feu de paille d'une passion fugace, et pour inscrire cette aventure dans la durée, une commission de suivi des résolutions sera installée, avec 20 élus des deux départements nommés à la proportionnelle, qui aura aussi pour vocation de proposer de nouveaux chantiers. « Le mot mutualisation ne nous fait pas peur. Nous sommes capables de travailler ensemble sans perdre notre âme . L'objectif est de mieux servir la population », a martelé Patrick Kanner.

Rendez-vous est d'ores et déjà pris pour poursuivre cette démarche originale par une nouvelle convention le 4 février dans le Nord, puis en novembre 2014.

OD