3 questions à DAMIEN BIDOIRE, associé du cabinet Ecobra
La Chartreuse de Douai organise une expo très attendue, Corot dans la lumière du Nord jusqu'au 6 janvier 2014. L'occasion pour le cabinet d'expertise comptable Ecobra de sa toute première opération de mécénat.
Ecobra est une petite structure de 40 salariés. Com-ment devient-on mécène d'une exposition de cette ambition ?
Ecobra n'a jamais fait de mécénat jusqu'à présent. Mais avec mon associé Alexandre Ducroquet, nous venons de racheter le cabinet il y a quelques mois. Notre implantation est régionale, sur Lille, Aniche, Béthune, Armentières, ça nous semblait logique d'organiser une opération de mécénat à taille humaine dans ce secteur géographique. Au départ, je voulais le Louvre Lens, mais nous avons estimé que la visibilité pour nous nétait pas cohérente avec le projet. En discutant de mes difficultés avec ma mère, qui est guide au musée de la Chartreuse, elle m'a parlé de cette expo Corot et des difficultés du musée pour récolter quelques fonds privés. J'ai rencontré la conservatrice et les choses se sont faites très simplement.
Concrètement, ce mécénat vous coûte combien ? Est- ce accessible à toute Pme ?
Nous apportons 5 500 euros sur les 20 000 euros environ que le musée avait prévu de recevoir de ses partenaires privés. Les autres mécènes sont le Crédit du Nord et l'Agence de l'Eau. Il y a ensuite des crédits dimpôts qui nous permettent de déduire plus de 60 % de notre participation. Mais attention, pour bien réussir une opération comme cela, il faut une réception derrière, que nous avons organisée le 18 octobre dans le cloître, précédée de trois visites pour nos salariés. Ce point là coûte évidement aussi, sans réduction dimpôts. On peut estimer le budget global de lopération à environ 6 000 euros.
J'envisage de renouveler l'expérience, peut être dans d'autres domaines, comme le théâtre ou la musique, nous étudierons cela lannée prochaine, mais financer une soirée au profit des salariés, avec une organisation complète me paraît accessible, comme pour toute PME.
Daprès vous quest ce qui freine ce genre de projets ?
Je pense que les acteurs ne sont pas habitués à travailler ensemble. Les entreprises ne connaissent pas les projets des musées ou des salles de spectacles, avant que cela ne soit diffusé dans la presse (donc trop tard pour participer), par ailleurs les musées et les salles de spectacles nont sans doute pas lidée de diffuser leurs besoins afin de toucher un public moins institutionnel que les banques ou les organismes para publics. Peut être que votre revue peut y contribuer ?
Recueilli par Olivier Ducuing
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