Le musée Matisse sera-t-il enfin une locomotive économique ?

10 ans après la réouverture du musée Matisse - et à la veille du départ de sa conservatrice, Dominique Szymusiak, l’heure est au bilan pour le musée du Cateau-Cambrésis. Son propriétaire, le conseil général, a mandaté une étude (pour 80 K€) pour le transformer en « locomotive » de développement territorial.Un rôle qu'il n'a pas encore réussi à jouer, au grand dam du président de la collectivité, Patrick Kanner. A l'occasion d'un colloque tenu sur place à la mi-novembre, en présence de Martine Filleul, vice-présidente du département en charge de l’aménagement du territoire et du développement économique, mais en l'absence notable de Serge Siméon, maire et vice-président de la communauté de communes, a insisté sur la nécessité d‘un partenariat entre les acteurs politiques, culturels, touristiques et économiques pour que « l’alchimie prenne » autour de ce produit d’appel.

Car si l’établissement a fait ses preuves sur la scène culturelle internationale, de nombreuses lacunes demeurent comme l’accessibilité (très peu de trains), l’aménagement urbain (stationnement et signalétique), la communication et l’offre d’hébergements et de restauration qui doit être améliorée. Même si les commerces de proximité tirent profit du succès de ce très beau musée et de ses 70.000 visiteurs annuels, les protagonistes locaux reconnaissent l'insuffisance de l’offre actuelle, notamment pour l’accueil des groupes. Objectif clé : garder le visiteur sur place pour des nuitées, alors qu’il se tourne plus volontiers vers le Valenciennois. En proposant, pourquoi pas, de nouveaux circuits touristiques en collaboration avec les autres attractions du secteur à l'instar de la maison Wilfred Owen ou le musée de la dentelle de Caudry. Pour l’heure, l’ancien Palais Fénélon poursuit son développement avec l’aménagement du marché couvert attenant, dédié à la création contemporaine, et du parc situé à l’arrière. Un investissement de 4M€ pour le département. Une nouvelle ère avec Carrie Pilto aux pinceaux, sa nouvelle conservatrice. J.D.