Calaire Chimie : l'angoisse monte d'ici à jeudi

C'est ce jeudi à 16 heures que le tribunal de commerce de Boulogne doit se prononcer sur l'avenir de l'usine Calaire Chimie. Une ultime table ronde sans guère d'utilité s'est tenue ce soir au conseil régional pour rappeler les positions des uns et des autres. Mais c'est le tribunal de commerce qui tranchera souverainement dans deux jours. Trois choix se présentent à lui : soit prononcer la liquidation judiciaire, compte tenu des pertes de l'usine, soit accepter l'unique dossier de candidature déposé (Synthexim), mais qui sacrifie 130 emplois sur 200, soit encore décider d'un délai supplémentaire. C'est le propos du préfet du Pas-de-Calais Denis Robin. « La priorité absolue, c'est la poursuite d'activité », dit-il, tout en rappelant l'indépendance totale du tribunal.

Néanmoins, le son de cloche du représentant du propriétaire ICIG était ce soir beaucoup moins favorable que lors de la deuxième table ronde où il faisait état d'une amélioration nette des commandes et donc de la trésorerie. « Un incident (une explosion sur une ligne il y a quelques jours, ndlr) a eu des conséquences en trésorerie et sur l'activité. Le financement des travaux de remise en état rendent les prévisions beaucoup plus difficiles », a-t-il notamment déclaré avant de quitter prématurément la conférence de presse.

De leur côté, les salariés - dont une importante délégation s'était rendue à Lille - s'organisent pour envisager un projet de SCOP, un réflexe devenu systématique et loin d'être une garantie de réussite, lire notre enquête - en cas de sinistre industriel. Les administrateurs judiciaires ont par ailleurs reçu deux lettres d'intention, en plus de l'offre de Synthexim. Dans tous les cas, un délai serait indispensable pour affiner les projets au profit de l'emploi et du site. L'usine, classée Seveso haut, devrait être démantelée et dépolluée en cas de liquidation, un enjeu énorme en arrière plan de ce dossier.

Première réponse jeudi.
OD