Trouver des solutions dans la nature pour accélérer la transition écologique

S'inspirer de la nature pour transposer ses inventions en innovations disruptives au service de la transition écologique : c'est le principe même du biomimétisme. Focus sur le projet Bloom du Centre européen à Senlis.

Publié le 02/05/2022 par Equipe Eco121 / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

S'inspirer de la nature pour transposer ses inventions en innovations disruptives au service de la transition écologique : c'est le principe même du biomimétisme. Le potentiel est considérable dans tous les domaines. Hydrophobie, résistance mécanique, régulation thermique, adhésion, sobriété... la nature offre des réponses infinies. « Les espèces qu'on observe aujourd'hui sont le résultat de près de 4 milliards d'années d'évolution, de R & D, ce qui fait du vivant un réservoir d'innovations potentielles », souligne Kalina Raskin, directrice du Ceebios, le Centre européen en biomimétisme, basé à Senlis. Cette structure porte le projet Bloom, soutenu par le conseil régional des Hauts-de-France et l'ADEME, pour structurer une approche collective sur ce terrain très prometteur.

« La nature a développé des stratégies de résilience, de performance. Elle est économe en matière, elle transforme l'énergie solaire. On doit s'en inspirer pour mettre en œuvre une tran- sition écologique responsable et éthique, et une économie circulaire bioinspirée », décrit Iman Bahmani-Piaseczny (iman.bahmani@ademe.fr), coordinatrice Recherche-Développement-Innovation pour l’ADEME Hauts de France. L'objectif de Bloom est d'abord d'identifier et de fé- dérer les acteurs de la région, dont beaucoup font du biomimétisme sans le savoir, depuis le monde académique jusqu'aux associations en passant par les entreprises. Certains projets sont directement bioinspirés telle la membrane ondulante inventée par EEL Energy, à Boulogne-sur-Mer, qui transforme le mouvement des courants en énergie électrique marine. Mais le champ des possibles est immense : les ailes du papillon bleu morpho (photo) contiennent de la chitine qui permet de refroidir ce dernier à très forte chaleur et inspirent aujourd'hui le secteur photovoltaïque pour protéger les panneaux de la surchauffe. L'analyse des bancs de sardines qui évoluent par milliers dans un même ensemble sans jamais se choquer donne lieu à des algorithmes appliqués aux véhicules autonomes, de quoi réduire les flux et la pollution dans nos villes. Cela va jusqu'à l'architecture ou même les processus d'organisation, comme la transposition du mode de pollinisation des abeilles en modèle de développement territorial.

Bloom a l'ambition de générer une dynamique, d'accompagner la montée en compétence des acteurs locaux, de faciliter l'émergence d'un véritable écosystème mais aussi de lancer des démonstrateurs sur le territoire.

« L'idée est bien d’accroître notre résilience, notamment face au changement climatique, avec des modèles économiques rendus plus robustes par le biomimétisme. On expérimente, et ce sont les résultats qui alimenteront une feuille de route », lance Iman Bahmani-Piaseczny

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Pour en savoir plus sur les aides de l’ADEME https://agirpourlatransition.ademe.fr