Tourisme et changement climatique : il faut anticiper !

Comment sécuriser ce secteur face aux risques induits par le changement climatique ? L'ADEME a mené un accompagnement expérimental sur plusieurs sites touristiques de notre région pour mieux appréhender les impacts potentiels de ces bouleversements du climat.

Publié le 27/06/2022 par Equipe Eco121 / Lecture libre / Temps estimé: 3 minutes

Le village de Gerberoy dans l'Oise. @ot.picardieverte
Le village de Gerberoy dans l'Oise. @ot.picardieverte

Le tourisme constitue un secteur économique majeur en Hauts-de-France : pas moins de 70 000 emplois, 5% du PIB et 6 Mds € de recettes. Comment sécuriser ce secteur face aux risques induits par le changement climatique ? L'ADEME a mené un accompagnement expérimental sur plusieurs sites touristiques parmi les plus importants de notre région pour mieux appréhender les impacts potentiels de ces bouleversements du climat : le parc Asterix, la baie de Somme (sur plusieurs pôles), le parc d'Olhain ou encore le village de Gerberoy dans l'Oise (photo), classé parmi les plus beaux villages de France. Autant de lieux à forte densité de flux, et qui doivent anticiper les épisodes climatiques extrêmes qui vont se multiplier, à l'instar de la dernière canicule. « Notre étude montre que le parc Asterix pourrait passer de 7 jours de vagues de chaleur par an à 23, voire jusqu'à 32 selon les scénarios, à l'horizon 2050 », pointe Eliane Metreau (eliane.metreau@ademe.fr), chargée de mission de l'ADEME. « On s'aperçoit que s'adapter au changement climatique a un coût, mais que ne pas s'y adapter a un coût encore plus fort », poursuit-elle, évoquant en particulier les arrêts d'exploitation. Or la simple végétalisation des toitures, des façades ou des sols apporte déjà une réponse très concrète en terme de rafraîchissement. Encore faut-il l'anticiper avec les accompagnements adéquats. Dans d'autres cas, la perspective de submersion marine pousse l'ADEME à préconiser une meilleure répartition des flux touristiques.

« Dans l'étude, nous avons défini un plan d'actions opérationnel à court terme. Les opérateurs économiques ne réalisent pas forcément l'impact concret que le changement climatique aura sur leur activité au quotidien », observe Eliane Metreau.

En complément, l'ADEME accompagne également les hébergeurs et les restaurateurs pour les aider à mettre en place des actions en faveur de la transition écologique. 37 établissements ont ainsi déjà été accompagnés avec un montant d'aide moyen de 11 000 € via le Fonds Tourisme Durable (lire ci-contre les exemples de la Maison d'hôtes Aubépine et du Domaine du Colombier). L'heure est aussi à la pédagogie par l'exemple auprès des touristes. L'ADEME soutient Nausicaa (17 millions de visiteurs depuis sa création en 1991), à Boulogne/Mer, autour du changement climatique, pour permettre aux visiteurs de s'engager durablement en faveur de l'environnement.

« L'objectif est de responsabiliser, mais surtout pas de culpabiliser. On veut donner envie aux visiteurs de passer à l'action », souligne Agnès Lavergne, directrice médiation éducation à Nausicaa.

Des challenges seront proposés pour mesurer l'impact positif de changements de comportements alimentaires, de mobilité, de consommation responsable ou encore de gestion des déchets pour le bien-être de la planète. Une forme de déclinaison de la parabole du colibri pompier, en somme.

Eco-hôtes

Concilier plaisir et éthique. Au cœur du parc naturel régional de l’Avesnois, à Sains-du-Nord, la maison d’hôtes Aubépine met un point d’honneur à promouvoir un tourisme durable. Pour un respect toujours plus fort de l’environnement, l’établissement a listé une dizaine d’axes d’amélioration de sa démarche : formation en cuisine durable, matériel de nettoyage à la vapeur sèche, communication sur ses écogestes sous forme de tableaux artistiques, végétalisation de la façade... tout un programme largement soutenu par le Fonds Tourisme Durable de l’ADEME, qui finance 80% des 9 000€ de dépenses.

Colombiervertueux

Diminution de l’empreinte carbone de ses événements, réduction des déchets, exploitation de son verger... A Saint-Léger-en-Bray, près de Beauvais, le Domaine du Colombier entend préserver le plus possible son écrin de verdure de 4 ha.
Sa dirigeante Céline Rodrigues a sollicité l’ADEME pour l’aider à accentuer sa démarche RSE. Installation d’un composteur pour les 4 gîtes du Domaine, installation d’un abri vélo et achat d’un vélo cargo ou encore achat d’une bâche à bulles pour conserver la chaleur de l’eau de la piscine. Le Fonds Tourisme Durable finance 62% de la facture globale, s’élevant à 19 000 € environ.

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Pour en savoir plus sur les aides de l’ADEME https://agirpourlatransition.ademe.fr