Quelles priorités pour un futur plus durable et plus juste ?

Jocelyn Scamps, Associé KPMG, Directeur Région Nord

Publié le 25/04/2024 par Equipe Eco121 / Lecture libre / Temps estimé: 3 minutes

ChangeNOW et KPMG s’associent pour publier le rapport Earth Action Report qui compile des enseignements collectifs, des priorités ciblées et des solutions concrètes destinées à éclairer les décisions stratégiques des leaders politiques et des décideurs économiques. Cette étude mondiale, menée auprès de 100 acteurs clés de la transition, a pour objectif de créer une vision collective permettant de piloter les stratégies d’impact et de faire progresser l’économie vers un futur plus durable et plus juste. En effet, à mi-parcours des Objectifs de Développement Durable de 2030 fixés par l'ONU et face aux défis environnementaux et sociétaux qui s’accélèrent, l'action devient une nécessité, alors que 2024 s’annonce comme une année charnière pour la politique et la gouvernance internationale.

Onze priorités clés, cinq champs d'actions prioritaires identifiés

Tous sont associés à des défis systémiques et interconnectés qui entravent les efforts de résolution telle que les barrières structurelles, les carences législatives, les insuffisances en matière d'éducation et de sensibilisation ou les problèmes de gouvernance qui limitent l'efficacité des solutions actuelles :

Protéger la biodiversité et les écosystèmes : pourtant reconnue indispensable, la protection de la biodiversité reste entravée par un manque de visibilité et de méthodologies avancées sur la restauration des écosystèmes, mettant en lumière la nécessité d'une approche plus stratégique et collaborative.

Accélérer la transition énergétique et réduire la dépendance aux combustibles fossiles : la résistance au changement et les obstacles spécifiques à chaque pays soulignent la nécessité de stratégies énergétiques sur mesure, qui respectent la diversité des contextes géopolitiques et économiques.

Renforcer la résilience et l'adaptation au changement climatique : face au défi climatique, le manque d'investissement et une coordination encore insuffisante entre les gouvernements mettent en exergue le besoin d'une approche plus unifiée et mieux financée pour travailler notre adaptation.

Réduire les inégalités sociales : les disparités sociales s'aggravent sous l'effet des compétitions. La nécessité de politiques plus inclusives et redistributives s’impose, pour prendre en compte l'équité sociale au cœur du succès de la transition écologique.

Gérer durablement lesressources en eau : la protection des ressources en eau se heurte à des obs- tacles puissants (manque de stratégies de résilience, influence des lobbies industriels...) et nécessite une réforme profonde de sa gestion et desa réglementation.

Des actions concrètes pour une transformation systémique et de long terme

Le rapport préconise de repenser globalement l’approche en matière d'éducation, de réglementation, de gouvernance et d'économie pour aboutir à une transformation systémique : il appelle à une réforme éducative ambitieuse pour développer une conscience écologique et sociale partagée, et préparer les leaders et les citoyens à intégrer la durabilité dans leurs choix et leurs actions. Un cadre réglementaire renforcé, inspiré de la Théorie du Donut de l'économiste Kate Raworth, doit encourager des pratiques durables dans le respect des limites écologiques planétaires.
Il recommande également une réforme de la gouvernance mondiale et d'entreprise qui vise à favoriser la collaboration, la transparence et l’engagement citoyen. Enfin, il propose de redéfinir l’indicateur principal de performance économique, le PIB, en lui adjoignant des critères de bien-être et de santé écologique