Que l'année 2025 ne soit pas celle de Laffer !

Une tribune de l'industriel Frédéric Motte.

Publié le 02/12/2024 par Frédéric Motte / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

Tous les signaux sont là pour qu’en France, malgré les multiples alertes, notamment des entrepreneurs, la théorie d’Arthur Laffer (« trop d’impôt tue l’impôt ») se concrétise encore plus en 2025.

Au fil des années et des réformes fiscales, notre pays et nos entreprises ont perdu en compétitivité. Nous ne tra- vaillons plus assez (dans une année et dans une vie). Notre fiscalité sociale est trop lourde et pénalise le pouvoir d’achat. L’énergie est trop chère. En- fin, les lourdeurs et contraintes ad- ministratives nous contraignent et coûtent plus qu’ailleurs.

Sur tous ces indicateurs fiscaux et administratifs la France est tristement sur la première marche du podium. Or nos indicateurs économiques (et notamment la place de l’industrie) nous mettent à la dernière place ! Ce qui montre bien, s’il le fallait, que cette politique-là ne fonctionne pas.

Le pitoyable spectacle du débat budgétaire au Parlement n’a été qu’un festival montrant la non-connaissance au pire, l’éloignement au mieux, de certains élus des réalités de l’entreprise et de ses défis dans un monde en pleine mutation technologique et écologique.

L’État ne se remet pas en cause

Même si tout cela se termine en 49-3, la fiscalité (déjà la plus élevée du monde occidental) va continuer à croître et notre compétitivité à décroître. In fine, c’est l’emploi qui trinque et l’attractivité qu’on pénalise. Et le pire dans tout cela : l’Etat ne se remet pas en cause tant dans ses missions que dans son organisation. Confortant ainsi la théorie de Laffer. On a souvent tendance à oublier (à méconnaître dans certaines sphères) que c’est l’entreprise qui crée des richesses et de l’emploi permettant en- suite la solidarité et non l’inverse. On oublie aussi que l’entreprise peut librement décider du lieu où produire et que nous vivons dans un monde ouvert où le décideur n’est pas l’élu, mais le consommateur ! C’est lui qui décide (et souvent sur le prix).

Ne restons pas « juste » des entrepreneurs (et c’est déjà compliqué), mais soyons aussi des militants de la cause entrepreneuriale. Expliquons plus que jamais nos défis : à nos élus, à nos salariés, pour qu’à l’aube de l’année nouvelle nous formions le vœu que 2025 ne soit pas l’année de Laffer.