Le Coresol veut faire rayonner le solaire septentrional

A l'image de la filière de la méthanisation, la région se dote d'un collectif pour relancer le solaire, qui affiche de très solides arguments y compris économiques.

Publié le 28/05/2018 par Olivier Ducuing / Lecture libre / Temps estimé: 3 minutes

Pascaline De Ruyver, directrice associée Quintesens
Pascaline De Ruyver, directrice associée Quintesens

A l'image de la filière de la méthanisation, la région se dote d'un collectif pour relancer le solaire, qui affiche de très solides arguments y compris économiques.

Osole mio ! Les Hauts-de-France,région solaire ? Même si l'ensoleillement est moins présentdans le Nord que dans le Sud, la performance des installations n'y est quefaiblement inférieure. La plateformeLumiWatt, animée par le CD2E àLoos-en-Gohelle, a prouvé ainsi un différentiel de seulement 20% par rapportà Nice. Dans les régions méridionales, beaucoup de bonnes places ontété prises par les grandes installations et désormais l'intérêt pour lesolaire remonte les latitudes. Commeen prime, le prix moyen des panneaux photovoltaïques a fondu depuis plusieurs années, l'heure du solaire sonne à nouveau en Hauts-de-France. A nouveau, car un premier engouement avait touché la région, avec plus de 300 entrepreneurs agréés dans le seul Nord-Pas-de-Calais et une forte dynamique. Làs, cette dernière s'est brisée sur la baisse du prix de revente de l'électricité solaire en 2011. Les installateurs qualifiés sont dés- ormais 15 en tout et pour tout, et sur l'ensemble des Hauts-de- France !

« on compte aujourd'hui 18 000 installations solaires en hauts-de-France. c'est très loin du potentiel. Moins de 1% de l'électricité régionale est d'origine solaire contre 2% en France. Mais les 10% sont atteignables », juge François-Xavier Callens, ex entrepreneur solaire, désormais directeur général adjoint du CD2E et responsable du pôle des énergies renouvelables.

Pourquoi cet optimisme ? La baisse continue des matériels garantit désormais la rentabilité des installations qu'il s'agisse d'autoconsommation ou de revente au réseau, tandis que l'électricité classique a vocation à voir ses tarifs monter régulièrement. Et la volonté des acteurs, à commencer par celle de la Région, est fortement réaffirmée.

Il soutient d'ailleurs les projets d'auto-consommation des entreprises avec 30% de subventions, à l'exemple du projet photovoltaïque de la société Le Centurion à Libercourt.

50% de valeur ajoutée locale

Pour aller au-delà, une démarche nouvelle s'est mise en place fin mars, associant une quinzaine d'acteurs présents dans le solaire, à travers le CORESOL, autrement dit le Collectif Régional de l’Energie Solaire, sous la houlette de la Région, la CCI Hauts de France, l'ADEME et le CD2E. Ce dernier anime techniquement ce réseau construit à l'image de son homologue de la méthanisation, le CORBI. Objectif : co-construire une action collective au profit du solaire, thermique comme photovoltaïque, via des événements, des journées techniques, des groupes de travail. Ainsi, la Sem Energies Hauts-de-France s'occupera des projets de grandes surfaces tandis que le thème du développement économique sera porté par la CAPEB et la FFB. « 50% de la valeur ajoutée d'une installation photovoltaïque

est locale », soutient François-Xavier Callens, qui pointe non seulement l'installation mais aussi les équipements annexes tels les armoires électriques, les onduleurs ou le câblage

O.D.

15 HA PHOTOVOLTAIQUES DANS LE CAMBRESIS

On en parlait depuis longtemps. Le projet prend corps maintenant : le groupe lyonnais Sun'R implante les premiers modules d'une centrale qui totalisera 35 000 panneaux à Niergnies. Soit une capacité initiale de 10 Mwc, correspondant à la consommation de 8000 habitants. Il s'agit d'un projet de 10 Md'investissement sur un site de 15 ha, qui entrera en service d'ici le 30 juin et serale plus important de la région.Le projet prévoit un total de cinq tranches.