Entreprises et Université de Lille : l'union sacrée pour Rev3

Ensemble, elles développent des projets en lien avec la Troisième Révolution Industrielle. Avec la volonté affichée de créer une chaire entreprise.

Publié le 27/11/2018 par Julie Kiavué / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

Gecco met au point son biodiésel à base d'huile de friture dans les laboratoires de l'Université de Lille. Crédit : Gecco
Gecco met au point son biodiésel à base d'huile de friture dans les laboratoires de l'Université de Lille. Crédit : Gecco

Ensemble, elles développent des projets en lien avec la Troisième Révolution Industrielle. Avec la volonté affichée de créer une chaire entreprise.

Face aux défis environnementaux, sociétaux et économiques, la recherche collaborative régionale se met en marche. Epaulée par ses 65 unités de recherches, l'Université de Lille se rallie à la Région et à la CCI Hauts-de-France pour porter sa pierre à l'édifice de la transition énergétique et numérique engagée sur le territoire depuis cinq ans. Dans le viseur : la création d'une véritable chaire entreprise Rev3 qui réunira industriels, Pme, entrepreneurs, chercheurs et enseignants. "La chaire rev3 est transversale et pluridisciplinaire. Elle offre aux entreprises des expertises des laboratoires, des formations et des compétences solides autour des thematiques rev3 identifiées", explique l'Université.

Dans cette optique, elle a déjà noué des partenariats avec certaines entreprises. La société d'ingénierie environnementale Néo Eco, à Hallennes-lez-Haubourdin, travaille ainsi sur des solutions de valorisation de déchets au sein d'un laboratoire commun depuis un an et demi. C'est également le cas de Gecco, qui collecte et valorise des dechets de la restauration en Hauts-de-France depuis 11 ans. L'étroite collaboration qui lie cette entreprise de Vendeville et l'Université ne date pas d'hier. Depuis 2008, salariés et chercheurs planchent sur les recherches concernant le biocarburant conçu à base d'huile de friture. "Une fois traitée et transformée, l'huile de friture a un potentiel énergétique énorme. Transformée en biodiesel, elle peut être utilisée pure ou mélangée dans le gazole", explique le dirigeant fondateur Michel Millares.

Avancées concrètes

Seules, beaucoup de Tpe et Pme n'ont pas les moyens humains, matériels et financiers pour se lancer dans l'aventure Rev3. Pour elles, le partenariat peut s'avérer profitable. Il a même permis à Gecco de renforcer son équipe avec l'arrivée de deux chercheurs doctorants de l'Université de Lille. "Le premier qui nous a rejoint est à l'origine du procédé de fabrication de notre biodiesel. Le second nous a rejoint il y a peu et passe 80% de son temps dans les laboratoires de l'établissement", raconte Michel Millares.

Son entreprise teste actuellement ses biocarburants sur trois voitures de la Ville de Lille. L'an prochain, l'expérimentation s'étendra sur une flotte d'une trentaine de véhicules dans l'Artois et à Charleville-Mézières. "Nous avons acquis beaucoup de connaissance fondamentale depuis le début de notre collaboration avec l'université de Lille. Nous avons pu avancer considérablement sur notre projet et approfondir nos travaux", confie t-il. Malgré les obligations qu'implique la collaboration, comme le respect du calendrier des recherches et celui des objectifs de rentabilité, Gecco est un partenaire plus que convaincu. Son conseil pour les entreprises qui n'ont pas encore franchi le pas ? En amont, définir avec l'Université le partage des connaissances et des revenus tirés des travaux.