En région, le biomimétisme tisse sa toile de plus belle

S'inspirer de la nature pour transposer ses inventions en innovations disruptives au service de la transition écologique : c'est le principe même du biomimétisme. Tour d'horizon des initiatives lancées en région.

Publié le 24/02/2023 par Equipe Eco121 / Lecture libre / Temps estimé: 3 minutes

Sur le papier, le principe même du biomimétisme paraît simple : s’inspirer des stratégies du vivant pour en tirer des solutions innovantes responsables et durables. Des pays comme l’Allemagne, la Suisse ou les Etats-Unis ont pris le sujet à bras le corps.

A l’échelle régionale, PACA et Nouvelle Aquitaine ont pleinement intégré le biomimétisme à leur stratégie de développement économique. En Hauts-de-France, le sujet est désormais sur une trajectoire clairement ascendante. Comme le confirme Iman Bahmani-Piaseczny (iman.bahmani@ademe.fr), coordinatrice du pôle Recherche-Innovation-Investissement d’avenir de l’ADEME Hauts-deFrance, « le sujet est pris en main par de plus en plus d’entrepreneurs, d’industriels, d’écoles, d’universités ou encore d’acteurs publics ». Véritable source d’opportunités, le biomimétisme présente un potentiel énorme pour de nombreux domaines, depuis l’énergie, la chimie ou les matériaux et jusqu'à l’urbanisme.

Mais une économie circulaire « bioinspirée » n’est pas forcément intuitive et automatique pour des industriels.
Alors, comment relever le pari et maximiser ses chances de réussite ? « Il ne faut pas hésiter à franchir le pas, à se rapprocher d’experts et de partenaires comme le Ceebios », répond Iman Bahmani-Piaseczny.

Basé à Senlis, le Centre européen en biomimétisme (Ceebios) développe tout un éventail d’outils pour favoriser l’essor du biomimétisme et générer une dynamique. Citons par exemple le dispositif Bloom, soutenu par la Région Hauts-de-France et l’ADEME, qui vise à sensibiliser, animer et former dans le cadre de projets concrets le monde économique, académique et associatif. Avec l’ambition affichée de permettre la création, sur différents territoires de la région, d’authentiques démonstrateurs de résilience face aux enjeux climatiques entre autres.

Le Ceebios développe également une plateforme de données du vivant (BIOMIG) traduite en données d’ingénierie à destination des entreprises qui souhaiteraient inclure le biomimétisme dans l’écoconception de leur produit. « C’est un vrai outil d’accompagnement, soutenu par la Bpi, axé principalement sur la partie matériaux », précise Iman Bahmani-Piaseczny.

De son côté, l’ADEME fait davantage apparaître la notion de biomimétisme dans ses appels à projets. Le dernier en date, baptisé « Énergie Durable : production, gestion et utilisation efficaces », est ouvert aux mondes académique et économique jusqu’au 10 avril prochain. « En intégrant le biomimétisme, notre but est d’inciter un maximum d’acteurs à prendre en compte cette notion dans leur projet », conclut Iman Bahmani-Piaseczny.

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Pour en savoir plus sur les aides de l’ADEME https://agirpourlatransition.ademe.fr

Série bio-inspirée

Depuis sept ans, l’entreprise La Belle Société Production produit le webdocumentaire « Nature = Futur ! ». Dans un format résolument très court (5 minutes voire 1’30 pour les réseaux sociaux), il présente des recherches françaises biomimétiques en illustrant parfois leur application dans le monde de l’entreprise. Agriculture, architecture, habitat... chaque épisode aborde une thématique bien définie. « On se veut transversaux, multidisciplinaires et surtout pédagogiques », indique le producteur Jean-Philippe Camborde, qui affiche à ce jour près d’une cinquantaine d’épisodes au compteur. Parmi ses fidèles soutiens, le Ceebios, le CNRS, le ministère de la Transition écologique, plusieurs Régions dont les Hauts-de- France mais aussi l’ADEME.

Pour en savoir plus :
Chaîne YouTube : Nature = Futur !

Hydrolienne biomimétique

À Saint-Léonard, près de Boulogne-sur-Mer, voilà 12 ans qu’Eel Energy s’inspire du biomimétisme pour innover en matière de production d’énergie décarbonée.

L’entreprise a mis au point une hydrolienne unique au monde sous forme de membrane ondulante qui transforme le mouvement des courants de marées, océaniques et fluviaux en énergie électrique.
Celle qui a reçu le soutien de l’ADEME lors de la publication de sa thèse, a également reçu, pour ses essais, une aide d’1,5 M€ de la Région et de l’Europe via les fonds FEDER et Interreg. Aujourd’hui, elle s’apprête à immerger dans un fleuve français, courant juin, sa toute première machine commerciale. Eel Energy a financé celle-ci avec ses fonds propres. Elle espère convaincre des investisseurs pour la production de trois autres hydroliennes. L’électricité produite sera revendue à EDF, indique la société de 8 salariés.