Donner une nouvelle vie à des sites industriels pollués

Les news de la transition avec l'ADEME. La région des Hauts-de-France détient un tiers (soit 10 000 ha) des friches industrielles du pays. Pollués, certains sites représentent une menace pour l’environnement et les populations à proximité. L’ADEME peut intervenir sur demande des pouvoirs publics pour assurer la conduite de travaux ou mener des études sur les moyens de les mettre en sûreté.

Publié le 02/12/2024 par Ademe Hauts-de-France / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

Une ancienne usine de traitement de surfaces des métaux, une industrie chimique ou un spécialiste du tri et du traitement de déchets, une ancienne teinturerie, une fonderie, un dépôt de pneumatiques ou encore un pressing industriel qui utilisait des solvants chlorés... La région des Hauts-de-France détient un tiers (soit 10 000 ha) des friches industrielles du pays. Certains anciens sites pollués représentent une menace pour l’environne- ment et les populations à proximité. Leurs responsables n’ont pas assumé leurs obligations environnementales de sécurisation et de remise en état. Parfois, ces responsables ne sont pas identifiables. Il arrive aussi qu’il s’agisse de situations très anciennes.

L’ADEME peut intervenir sur demande des pouvoirs publics, par le biais d’un arrêté du préfet de département. L’agence de la transition écologique est alors chargée d’assurer la conduite des travaux ou de mener des études sur les moyens de les mettre en sûreté. Elle définit le besoin et le périmètre des interventions, le calendrier d’intervention, et sélectionne les prestataires pour effectuer les travaux. En moyenne, chaque pro- jet nécessite trois ans et demi de travail. «Les opérations de mises en sécurité sont diverses et variées, explique Bertrand Girondelot, chef de projet sites et sols pollués pour la région Hauts-de-France (bertrand.girondelot@ademe.fr). Les deux tiers de notre activité consistent en des travaux, et le reste est consacré aux études. »

Sources primaires de pollution

L’enlèvement des sources primaires de pollution (c’est-à-dire les déchets de l’activité industrielle), représente 35 à 40% de l’activité. L’ADEME mène aussi des travaux de dépollution quand l’ancien site présente un danger pour les riverains, en cas de dégradation de la qualité de l’air, par exemple. L’organisme procède également à des travaux de démolition des structures, quand elles représentent une contrainte pour l’enlèvement des déchets. Enfin, un tiers de l’activité de l’ADEME est consa- cré aux études. Il peut s’agir d’études historiques et documentées de vulnérabilité du milieu (sols, eaux souterraines, air intérieur et extérieur) ou d’étude de l’interprétation de l’état des milieux par rapport à l’usage.

En France, l’ADEME intervient sur 170 sites de façon simultanée. Dans les Hauts-de-France, l’agence travaille en ce moment sur 25 à 30 chantiers, avec notamment 4 sites importants, aussi bien par leur taille que par leur complexité, à l’instar de l’ancienne fonderie Metaleurop de Noyelles-Godault ou l’usine de produits chimiques SPCH à Harbonnières. Metaleurop a pollué les terrains alentours avec des éléments métalliques non biodégradables.

Pour y remédier, l’ADEME a fait remplacer les sols de certains sites voisins (comme ceux des écoles), et a incité à la reconversion de terres agricoles. « Dans deux cas sur trois, nos actions de mise en sécurité permettent d’ouvrir la porte à un projet de reconversion du site, avec un changement d’usage, qui peut être de la renaturation, une activité économique ou des logements », note Bertrand Girondelot. Un porteur de projets pourra ensuite le développer... avec l’aide de l’ADEME qui propose des dispositifs d’accompagnement techniques et financiers. Et ainsi permettre à un site dépollué d’entamer une deuxième vie.