Comprendre 
nos systèmes 
de pensées 
pour investir 
efficacement

"Éviter les comportements moutonniers constitue l’une des clés indispensables pour réussir financièrement."

Publié le 03/03/2025 par JPM Banque d'Affaires / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

Jessy Leroy, gérant de portefeuille Banque Populaire du Nord.
Jessy Leroy, gérant de portefeuille Banque Populaire du Nord.

Par Jessy Leroy, gérant de portefeuille Banque Populaire du Nord.

La finance comportementale représente l’étude du comportement humain appliquée à des décisions financières. Dans les années 70 les travaux de Daniel Kahneman (prix Nobel d’économie en 2002) et Amos Tversky (psychologue et mathématicien) ont mis en évidence un certain nombre de biais cognitifs influençant nos prises de décisions.

Jusqu’alors, les économistes partaient du principe que les individus décidaient logiquement du choix le plus avantageux pour eux. Ces travaux contredisent la théorie économique classique en démontrant une pensée basée sur deux systèmes, l’un logique, l’autre émotionnel, ce dernier pouvant conduire à des erreurs de jugement en raison de son côté impulsif

Quel est l’intérêt d’étudier la finance 
comportementale ?

Bien que les marchés financiers aient tendance à réagir de manière cohérente et proportionnée aux informations disponibles, des mouvements d’exagération à la hausse ou à la baisse se produisent régulièrement, donnant lieu à des opportunités pour les investisseurs résilients et disciplinés.

Les biais cognitifs sont une partie de la finance comportementale et désignent les raccourcis mentaux altérant notre capacité à traiter les informations. Bien qu’ils soient utiles pour simplifier nos prises de décisions, ces raccourcis peuvent conduire à des jugements irrationnels. Pour les investisseurs, ces choix peuvent avoir des conséquences coûteuses. Il est donc nécessaire de les comprendre pour mieux les identifier.

Quels sont les principaux biais cognitifs ?

Parmi les plus de 150 biais cognitifs répertoriés, certains peuvent avoir un impact significatif sur nos décisions d’investissements. Parmi eux, on peut citer l’effet Duning-Kruger, un biais cognitif poussant les individus peu compétents à surestimer leurs capacités. 
En matière d’investissements financiers, cet excès de confiance peut mener à des pertes importantes, notamment pour les investisseurs inexpérimentés.Autre biais comportemental, le fameux syndrome FOMO
(« Fear Of Missing Out ») représente la peur de manquer une opportunité fortement lucrative. 


Ce sentiment pousse les individus à agir dans la précipitation et adopter un comportement moutonnier en achetant à des prix surévalués ou en participant à un mouvement de bulle spéculative.

A l’inverse, en période de baisse, ce biais incite les investisseurs à vendre dans la panique.Enfin, l’aversion aux pertes est un comportement courant chez les investisseurs, ces derniers ressentant la douleur d’une perte plus intensément que le plaisir d’un gain équivalent. Cette asymétrie pousse les épargnants à se concentrer sur les risques immédiats plutôt que sur les perspectives long terme.



Comment surmonter ces biais pour investir efficacement ?

Ces biais cognitifs étant profondément ancrés dans notre manière de penser, il est difficile voire impossible de s’en libérer totalement.

D’autant que l’afflux d’informations constant des réseaux sociaux, associé à la facilité de réaliser des opérations en quelques clics favorisent les comportements impulsifs, motivés par la crainte ou l’avidité. 
Aussi, éviter les comportements moutonniers constitue l’une des clés indispensables pour réussir financièrement. Prendre de la distance avec ses émotions, éviter les prises de décisions irrationnelles, nécessitent de disposer d’outils adaptés et d’une méthodologie éprouvée.

Au-delà du conseil en investissement, le rôle du gestionnaire d’actifs est assurément de vous préserver des pièges de l’émotion et de l’irrationalité.