Comment les collectivités peuvent-elles mettre en place le tri à la source des biodéchets ?

À compter du 1er janvier 2024, le droit européen et la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire de 2020 prévoient que les collectivités mettent à disposition de leurs administrés une solution de tri à la source de leurs biodéchets.

Publié le 26/02/2024 par Equipe Eco121 / Lecture libre / Temps estimé: 3 minutes

À compter du 1er janvier 2024, le droit européen et la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire de 2020 prévoient que les collectivités mettent à disposition de leurs administrés une solution de tri à la source de leurs biodéchets. Une obligation applicable également à tous les professionnels producteurs de biodéchets.

Mais comme le souligne Coralie WANTELEZ (coralie.wantelez@ademe.fr), ingénieure gestion et valorisation des biodéchets à l’ADEME, « en Hauts-de-France tout comme sur le plan national, le tri à la source des biodéchets est loin d’être généralisé. Les actions de son déploiement doivent être rapidement mises en œuvre ». De quoi parle-t-on ? Les biodéchets sont les déchets alimentaires tels les pelures de légumes, les restes de repas ou les déchets verts essentiellement issus des activités de jardinage. Ils représentent près d’un tiers des poubelles d’ordures ménagères des Français.

La généralisation du tri à la source des biodéchets est un enjeu majeur pour les collectivités. Pour relever ce défi, chaque territoire est libre de définir l’organisation qui lui convient le mieux : collecte séparée en porte à porte ou en point d’apport volontaire, proposition de composteurs individuels pour les ménages volontaires, mise en place de composteurs de quartiers ou en pied d’immeuble. Les biodéchets peuvent être ensuite valorisés sous forme de compost - en compostage individuel ou sur des plateformes de compostage centralisé, ou dans des unités de méthanisation avec la production de biogaz (pour valorisation en cogénération ou via l’injection dans le réseau de gaz) et de digestat. Compost ou digestat serviront d’amendement organique pour améliorer la qualité des sols et des plantations. Retirer les biodéchets des ordures ménagères permet de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre (notamment le méthane) et les autres impacts sur l’air, les sols,... Autant de matières qui ne prendront pas le chemin de l’enfouissement ou l’incinération. « Les biodéchets étant constitués de 60 à 90 % d’eau, les brûler dans les incinérateurs estun non-sens écologique », estime Coralie WANTELEZ. Réduire le tonnage des ordures ménagèresrésiduelles permet aussi de limiter la fréquence de collecte.<img1#right#150/>

Renouvelée en 2024, la mesure biodéchetsdu Fonds Vert mis en place en 2023 parle Ministère de la Transition Ecologiqueet de la Cohésion des Territoires, dont lagestion est confiée au préfet de région etla mise en œuvre à l’ADEME, permet de soutenir les collectivités dans la réalisation d’études et d’investissements nécessaires à la mise en œuvre de la collecte séparée, la gestion de proximité, l’installation d’outils de traitement et de valorisation et l’animation territoriale.

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A noter que l’ADEME peut soutenir les opérateurs privés dans la réalisation des études préalables et des investissements pourdes installations de compostage et des installations de prétraitement - traitement et valorisation (déconditionnement / désemballage, hygiénisation ou compostage sur plateforme collective) des biodéchets des acteurs économiques.

Re-Cycle récupère les biodéchets en pédalant

L’association Re-Cycle implantée à Lens propose une solution de collecte et traitement des biodéchets à destination des professionnels (restaurateurs, cafés...) et particuliers. 17 entreprises bénéficient déjà de cette collecte. Petite particularité : elle se fait en bi-porteur, un vélo capable de transporter 300 kg de biodéchets. Ils sont acheminés vers des composteurs de proximité et valorisés en compost. Celui-ci sera revendu auprès des particuliers, des écoles, des professionnels de l’activité de maraîchage et de jardinerie. Re-Cycle a bénéficié du soutien de l’ADEME et prévoit de valoriser.

<img2#right#150/>L’ADEME accompagne les relais de terrain

Le compostage peut être partagé... à condition de s’en occuper ! Cet accompagnement de l’ADEME est possible dans le cadre d'un schéma de gestion de proximité porté par les collectivités. Ces relais de terrain peuvent être des maîtres-composteurs ou des guides composteurs. Ils animent la pratique du compostage et forment des référents de site qui sont des habitants volontaires - et bénévoles - aux bonnes pratiques du compostage.