Climat : 4 scénarios pour agir

Dans une volonté d’éclairer le futur pour nous aider à faire les (bons) choix aujourd’hui, l’ADEME a publié fin 2021 sa «Prospective Energies Ressources». Un exercice démarré en 2020 avec pas moins de 200 de ses agents au national. L’idée ? Imaginer le champ des possibles pour atteindre la neutralité carbone en 2050 dans notre pays. Tout en prenant en compte l’implication des ressources énergétiques, des matières et des sols. De cet exercice, l’ADEME en ressort quatre scénarios pour parvenir à l’objectif ambitieux de neutralité carbone. Et se veut résolument optimiste : « Quels que soient les scénarios, on voit que la neutralité carbone en France est possible. C’est plutôt une bonne nouvelle ! », assure Hervé Pignon, directeur régional de l’agence.

Le premier scénario est baptisé « génération frugale ». Il imagine une consommation de viande divisée par trois, un stockage biologique du CO2, impliquant davantage de plantation d’arbres, ou encore une rénovation massive de nos bâtiments et logements. En Hauts-de-France, où le rythme actuel est de 3 500 rénovations annuelles, celui-ci passerait... à 70 000 par an ! Nécessitant la structuration de la filière pour disposer du gisement suffisant de laine de bois, de chanvre ou de lin.

Le second scénario, « coopérations territoriales », fait la part belle à l'économie du partage, au coworking entre les territoires pour harmoniser les actions en faveur du climat. A l’instar du Dunkerquois qui se spécialise de plus en plus aujourd’hui dans la décarbonation, ou de la Baie de Somme dans le tourisme durable, ce scénario favorise la réindustrialisation ciblée. « Ici, on injecte des crédits publics pour accompagner les territoires dans le développement de leurs atouts. L’objectif est qu’ils ne soient plus en concurrence avec les autres territoires régionaux mais complémentaires », explique Hervé Pignon.

Dans le troisième scénario, les « technologies vertes », on s’appuie davantage sur les métropoles. Là, l’innovation se met au service des systèmes énergétiques décarbonés. Ainsi, on mise gros sur la R&D pour inventer notamment les nouvelles technologies de décarbonation.

Enfin, le quatrième scénario, dit le « pari réparateur », fonde ses bases sur le maintien des modes de consommation de masse et l’économie mondialisée. On privilégie le captage du CO2 dans l’air, l’intelligence artificielle, l’étalement urbain et l’agriculture intensive avecpléthore d’additifs.

Bien que foncièrement différents, ces quatre voies ont néanmoins trois dénominateurs communs : l’immédiateté d’action, l’appropriation humaine et la présence forte de la technologie, qu’elle soit verte ou non. « Notre objectif est de faire prendre conscience au plus grand nombre que ce sujet de neutralité carbone doit être l’affaire de tous ; entreprises, territoires, pouvoirs publicset citoyens, poursuit le directeur régional de l’ADEME. Une transition non désirable, partagée et appropriée ne marchera pas ! » Hervé Pignon en est convaincu : ce grand défi de neutralité carbone doit être vécu comme un challenge et non comme une contrainte. Un message plein d’espoir que l’ADEME diffusera aux quatre coins des Hauts-de-France lors d’une tournée régionale de deux mois à compter d’octobre.

https://adm-transitions2050-hautsdefrance.ademe.fr/

Hervé Pignon (Directeur régional) : herve.pignon@ademe.fr

Agnès Jacques (Directrice déléguée) : agnes.jacques@ademe.fr

Eric Vidalenc (Directeur adjoint) : eric.vidalenc@ademe.fr

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Pour en savoir plus sur les aides de l’ADEME https://agirpourlatransition.ademe.fr