Christophe Itier dévoile ses projets de réformes pour l'ESS

Le haut commissaire à l'Economie Sociale et Solidaire était l'invité d'honneur du dernier Club Eco121, le 6 septembre.

Publié le 07/09/2018 par Julie Kiavué / Lecture libre / Temps estimé: 3 minutes

Damien Vandorpe, Christophe Itier, Grégory Lelong, invités du club Eco121 à Valenciennes, animé par O. Ducuing.
Damien Vandorpe, Christophe Itier, Grégory Lelong, invités du club Eco121 à Valenciennes, animé par O. Ducuing.

Jeudi soir, Eco121 organisait à la CCI Grand Hainaut son Club Eco121 sur le thème «Entre vocation sociale et exigence de rentabilité, quel avenir pour l’ESS? ». Autour de la table: Damien Vandorpe, directeur de Floralys Résidences (ex-directeur de la mutuelle Vauban-Humanis), Grégory Lelong, vice-président à l’insertion et à l’emploi de Valenciennes Métropole et le haut commissaire à l’Economie Sociale et Solidaire Christophe Itier. L’occasion pour ce dernier de dévoiler ses projets de réformes concernant ce secteur central pour l'économie du pays en général, et des Hauts-de-France en particulier (11,2% de l'emploi privé, 208 000 emplois).

Un Pacte de croissance pour l'ESS

Sur sa feuille de route, deux leviers majeurs. Le premier appelé «pacte de croissance». Composé de 100 mesures, il s’articule autour de cinq volets; la promotion de l’ESS auprès des décideurs et du grand public, la définition des leviers de croissance des entreprises de l’ESS (en déverrouillant par exemple quelques aspects de la réglementation), favoriser l’innovation sociale, faciliter la création et l’accompagnement vers les emplois de l’ESS et, dernier volet, promouvoir cette économie à l’échelle de l’Europe voire au-delà. Des fonds d’amorçage (constitués à partir de fonds privés) devraient être mis en place pour financer la croissance des entreprises de moins de 3 ans. «Un premier fonds d’une vingtaine de millions d’euros verra le jour d’ici à la fin de l’année.Il sera porté à une soixantaine de millions d’euros d’ici à fin 2019»,vise Christophe Itier. Les entreprises de plus de 3 ans devraient bénéficier de l’accompagnement de l’Etat pour leur développement sur le territoire national. Avec sur la table, une enveloppe de financements publics et privés à hauteur de 1 Md€. Et ce, pendant ce quinquennat, selon le haut commissaire. Mais ce pacte de croissance doitd'abordêtre validé par Bercy, avant d’être présenté en conseil des ministres en octobre.

"French Impact"

Le secondprojetd'envergure porté par le haut commissaire est le «French Impact». Une idée calquée sur le modèle de la French Tech, et un anglicisme assumé par le Monsieur ESS du gouvernement. «L’ESS est dans le même cas que la French Tech il y a cinq ans: nous avons les talents, les performances françaises en termes d’économie sociale et solidaire, mais personne ne le sait!», déplore t-il.

Autreannonce, celle du déploiement d’ici à fin septembre d’un réseau de «hackers publics» au sein des ministères et des préfectures. Sur le papier, la mission de ces fonctionnaires paraît simple : identifier les difficultés rencontrées par les acteurs de l’ESS au niveau de la réglementation et les aider à les surmonter.

Enfin, dernière mesure dévoilée, celle du lancement en juillet dernier d’un appel à manifestation d’intérêt général. «Nous avons demandé aux territoires de se réunir autour de la table, de créer une gouvernance collective, d’établir un diagnostic de leur territoire et de définir 3 défis chiffrés. Par exemple, réduire de 50% les décrocheurs scolaires en quatre ans », détaille t-il. A l’Etat par la suite d’aider ces territoires à résoudre leurs problématiques et à relever leurs défis. Encore une fois, simple sur le papier.

Julie Kiavué

Un compte rendu completdes échanges de cette table ronde sera restitué dans les colonnes du prochain numéro d’Eco121. Le Club Eco121 est soutenu par la Caisse des Dépôts et Consignations, EDF et Humanis.