Boralex compte doubler son activité éolienne en région

Avec deux nouvelles fermes éoliennes cette année en Hauts-de-France, le producteur d’énergies renouvelables en compte désormais 35. Il entend poursuivre au rythme de 50 M€ d'investissements par an.

Publié le 02/12/2024 par Yann Suty / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

C'est un acteur discret, peu connu du grand public, mais qui investit fort. Le producteur d’énergies renouvelables Boralex a mis 40 M€ sur la table pour un parc de six éoliennes qu’il s’apprête à ouvrir d'ici à la fin de l'année dans la Somme, entre Lamotte-Warfusée, Baillonvillers et Marcelcave. D'une capacité de 28 MW, il est destiné à Auchan pour l’alimen- tation électrique de ses entrepôts et magasins. C’est le second parc qu’inaugure cette année le groupe canadien dans les Hauts-de-France. En juin, il a mis en service un site de cinq éoliennes à Helfaut, non loin de Saint-Omer, pouvant produire 20 MW, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 20 000 habitants. L’investissement s’élève à 30 M€. Le groupe a signé un contrat avec Nestlé pour la livraison d’électricité verte. « Pour le client, c’est une stratégie durable d’économie décarbonée avec un prix défini pendant 15 à 20 ans », indique Thomas Petit, le responsable régional Développement Nord-Est de Boralex.
L’originalité provient d’un financement participatif pour les habitants de l’agglomération, pour un total de 200 K€. Sous la forme d’un prêt remboursable à trois ans, à 7% de taux d’intérêt. « C’est une volonté de par- tager avec les locaux. Au-delà de l’intérêt financier, cela permet de faire œuvre de pédagogie. » C'est sans doute aussi l'occasion pour l'opérateur canadien de renforcer l'acceptabilité de projets éoliens de plus en plus contestés, notamment dans une région où nombre de riverains, d'asso- ciations et d'élus, à commencer par Xavier Bertrand, dénoncent la saturation de l'espace.

La consommation de 500 000 habitants

Le groupe détient ainsi 35 parcs éoliens dans la région qui produisent 500 MW - la consommation énergé- tique de 500 000 habitants - pour un chiffre d’affaires de 80 M€. Soit 40% de son chiffre d'affaires français (200 M€) et plus de 11% de ses ventes mondiales (700 M€).

Installé depuis vingt ans dans les Hauts-de-France, Boralex y a déjà investi 700 M€ et annonce encore 50 à 60 M€ d'investissements par an les prochaines années. Il compte dou- bler son activité éolienne d’ici à 2035, avec 500 MW de nouveaux projets. L’année prochaine, il implantera deux parcs dans le Pas-de-Calais. L’énergie solaire fait également partie des axes de développement (voir encadré). Le groupe commence aussi à renou- veler ses équipements. Une éolienne a une durée de vie de vingt ans. Sur le site samarien de Bougainville, les six turbines produisant 12 MW ont été remplacées par 6 nouvelles avec une productivité accrue de 50% (à 18 MW). « A terme, on pourra ré- nover un parc par an », indique Thomas Petit. Sachant que l’investissement est comparable à celui d’une construction.

Ces fortes dépenses ne se traduisent pas forcément au niveau de l’emploi. Dans la région, Boralex emploie 90 collaborateurs, entre le siège de Blendecques, Lille et Abbeville. Si les retombées en emplois directs restent limitées, elles sont bien plus fortes en emplois indirects, ainsi qu’en recettes fiscales pour les collectivités. Elles s’élèvent à près de 4 M€ par an.