Anticiper ses difficultés pour multiplier les solutions de (re)négociation

"Anticiper, encore plus dans un contexte de crises multiples, c’est le défi de tout dirigeant."

Publié le 26/02/2024 par Equipe Eco121 / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

Aurélie Salmon et Clément Lefort, avocats associés KPMG Avocats
Aurélie Salmon et Clément Lefort, avocats associés KPMG Avocats

Anticiper, encore plus dans un contexte de crises multiples, c’est le défi de tout dirigeant. Identifier les signaux faibles, qu’ils soient la résultante de facteurs exogènes (crise du Covid-19, contexte inflationniste, difficultés d’approvisionnement) ou de facteurs endogènes (accroissement du BFR, retard dans les règlements, déséquilibre des ratios financiers), permet de prévenir une difficulté afin de mieux identifier les scenarii et de trouver les meilleures solutions pour pérenniser son activité.

A cette fin, les entreprises en difficulté qui souhaitent ré-échelonner leurs prêts garantis par l'Etat (PGE) dont elles ont bénéficié pendant la pandémie pourront le faire jusqu'au 31 décembre 2026, dispositif qui était censé s’arrêter fin 2023. Les PME qui ont bénéficié d’un ou plusieurs PGE, pour un montant total à l’octroi ne dépassant pas 50 K€, peuvent à cet effet avoir recours à un dispositif de restructuration via la Médiation du Crédit. Toutes les autres entités peuvent procéder à des réaménagements des PGE et autres dettes (y compris financières, hors PGE) dans le cadre d’une procédure collective ou amiable.

Le recours à cette dernière via une conciliation ou un mandat ad hoc, qui demeurent des procédures confidentielles, a pour objectif d’engager des négociations avec les créanciers de la société en vue de solliciter une restructuration de sa dette. La conciliation comprend un ensemble de mesures financières et juridiques qui permet à une entreprise de renégocier les conditions de son endettement, notamment en prolongeant les délais de remboursement (conduisant in fine à un allongement de la durée de remboursement) ou en renégociant les échéances. Elle peut également porter sur les dettes fiscales et sociales.

Bien que ces solutions soient de nature à (re)donner « une bouffée d’oxygène » à la trésorerie d’une société à court et moyen terme, il demeure primordial – en amont – de mettre en œuvre un suivi rigoureux et régulier de sa trésorerie (via des outils IT de pilotage) afin d’optimiser le recou- vrement des créances clients, la gestion des stocks et d’anticiper les pics de décaissements et d’encaissements.

Au-delà du plan d’action à court terme, il convient par ailleurs d’établir un plan de trésorerie à moyen terme et de maintenir un rapport de transparence avec les partenaires financiers. Tout ceci, afin d’anticiper pour ne pas subir, et surtout prévoir. Pour mieux rebondir.