ADEME - Transition écologique : quelles retombées économiques locales ?

Publié le 28/05/2024 par Equipe Eco121 / Lecture libre / Temps estimé: 3 minutes

L'ADEME a conduit une étude pour mesurer l’impact de la troisième révolution industrielle sur l’économie locale. La méthode de calcul a été élaborée en concertation avec des collectifs d’acteurs économiques et des collectivités territoriales des Hauts-de-France. L'objectif était de mesurer l'impact économique pour les territoires lorsque des investissements en faveur de la transition écologique sont réalisés. « Que récolte le territoire ? Combien d’argent entre dans le territoire et combien en sort ? Si on intensifie les moyens mis en œuvre, quelles vont être les retombées ? » résume Thomas Blais, le coordinateur pôle territoires, prospective et évaluation à l’ADEME Hauts-de-France (thomas.blais@ademe.fr), qui décrypte l'étude.

Celle-ci a été menée en partenariat avec trois territoires : Amiens Métropole (pour les énergies renouvelables), Pôle métropolitain de l’Artois (rénovation énergétique des logements), et Audomarois (circuits courts alimentaires et filière papier/carton recyclé). Pour chacune des filières, un état des lieux des activités présentes sur le territoire avait été réalisé. Celui-ci servant de base au calcul des impacts en termes de retombéeséconomiques et à la compréhension des résultats. Pour Amiens Métropole, l'etude permet de révéler les atouts et les fragilités du tissu local sur la filière énergies renouvelables : peu d'entreprises sur les matériels et les études mais un vrai potentiel sur les travaux, la maintenance également la R&D (Hub de l' ́energie). Le scénario évalue des retombées locales limitées à 70 cts pour un euro mobilisé. Dans l’Artois, 1€ dépensé dans la rénovation énergétique du logement a entraîné 1,5€ de retombées dans le territoire. « L’effet de levier a donc joué à plein », commente Thomas Blais. Enfin, dans l’Audomarois, 1€ dépensé dans la filière des circuits courts alimentaires a généré 1,3€ de retombées pour l’économie locale, tandis que pour le papier et le carton recyclé, le rapport est même de 1 à 2. « Investir dans ces filières a donc eu un impact très positif. »

Déployer la démarche

« Dans le contexte actuel, il existe un intérêt pour les acteurs économiques et les collectivités de s’emparer de ce type d’études », poursuit le coordinateur de l’ADEME.En effet, la transition écologique appelle à une meilleure résilience territoriale et va de pair avec des bénéfices économiques locaux : réindustrialiser les territoires, diminuer la facture énergétique des entreprises et des ménages, la dépendance aux matières premières et aux produits alimentaires importés. Ce type de travaux d'étude permettant de calculer les retombées économiques peut éclairer ces liens et renforcer des orientations politiques et nous soutiendrons les territoires qui souhaiteraient s'en emparer, soit sur les thématiques déjà traitées soient pour en explorer de nouvelles.

« On n’a pas forcément identifié de thématique particulière ou de territoire, explique Thomas Blais, mais les territoires savent quelles sont leurs filières les plus structurantes et peuvent être force de proposition. Mais l'économie circulaire reste un domaine peu exploré avec des enjeux très importants (autour du plastique, du verre, du textile, des déchets du BTP) en terme de réindustrialisation (y compris pour des territoires qui souhaiteraient coopérer), mais également les mobilités, le tourisme.Les outils sont là. Que les acteurs économiques et les collectivités n'hésitent pas à s’en emparer ! »