SKF Aeroengine booste sa production

Le marché de l’aéronautique est en plein boom. Portées par la progression des déplacements en avion attendue au moins jusqu’en2030, les perspectives du secteur sont prometteuses pour l’usine de Rouvignies, filiale du groupe suédois SKF. Mais le marché réclame de plus en plus de réacteurs à la fois plus performants et moins gourmands en kérosène. Le groupe a lancé il y a trois ans une refonte de sa production de roulements entre l’usine de Rouvignies et deux autres implantées en Italie et en Angleterre. « L’objectif est d’accompagner nos clients dans le développement et d’optimiser la production des composants qui rentrent dans la fabrication des roulements », explique Gilles Ofcard, directeur du site SKF de Rouvignies.

30 ­créations ­d’emploi
Rachetée par SFK en 2006, l’usine nordiste, 559 salariés et 83 M€ de CA, fabrique les roulements pour les réacteurs d’avions et les boîtes de transmission d’hélicoptères. Notamment, ceux du moteur LEAP de Safran qui équipe l’A320 d’Airbus, sa version Neon, le Boeing 737 Max et le Coma C919. Les commandes du groupe qui devrait implanter une unité de production dans le parc d’activités de Sars-et-Rosières génèrent à elles seules 30% des ventes. Dans les prochains mois, le site recentrera son activité sur le traitement thermique de toutes les pièces produites sur les trois sites et la fabrication des rouleaux.
Les cages des roulements seront désormais produites en Italie. La mutation représente au total un investissement de 11M€ répartis sur 4 ans. Le projet a généré 20 emplois sur le site et dix autres dans le réseau de sous-traitants.

L’entreprise a rénové un espace de 600 m2 pour accueillir 6 nouveaux fours. Le traitement thermique constitue une étape essentielle. Elle donne « la dureté finale de la pièce et conditionne la durée de vie du roulement », précise Florent Bonnie, responsable industriel. Le nouvel équipement optimise les cycles de chauffage variant entre 200° et 1000° et ceux de passage à froid par injection d’azote pour stabiliser la matière. Au final, le processus permet d’obtenir un acier capable de se déformer pour supporter les vibrations d’un moteur aéronautique. Le site en fabrique 160 000 par jour. « Le fait d’intégrer les bagues italiennes et anglaises va augmenter de 50 à 60% notre production», relève Florent Bonnie.

Pour le centre d’excellence « rouleau », SFK a investi 1M€ dans l’achat de deux nouvelles machines de rectification. Elles remplaceront quatre autres machines de Valenciennes et deux autres italienne et anglaise. Pour répondre à leurs besoins, l’usine de Rouvignies devrait à terme en produire 3 millions par an, soit le double de la production actuelle. La direction de l’usine table sur une croissance de 30% de son CA en 8 ans.

Etienne Vergne