L'Ecureuil nordiste plante son drapeau à Bruxelles

L'approche du marché belge de l'Ecureuil  est discrète. Elle n'en est pas moins ambitieuse. La Caisse d'Epargne Nord France Europe inaugurait officiellement jeudi une nouvelle activité à Bruxelles. Pas n'importe où puisque la nouvelle succursale, qui a statut de banque de plein exercice, a pignon sur la rue Louise, la grande artère de la capitale européenne. La Caisse y implante uniquement une activité grands comptes, dédiée aux entreprises de plus de 50 M€ de chiffre d'affaires. Soit un potentiel de 1900 entreprises , très supérieur à nos 300 entreprises nordistes. en Nord-Pas-de-Calais. Elle investit dans l'opération un million d'euros et quatre recrues haut de gamme pour piloter la nouvelle structure.

 Jusqu'à 20 M€ d'engagement

La banque régionale montre patte blanche en soulignant qu'elle n'a pas vocation à attaquer frontalement ses homologues belges (KBC, Fortis, ING...) mais au contraire à apporter son complément dans des opérations de syndication. Son engagement unitaire pourra aller jusqu'à 20 M€. « Pas question d'être chefs de file », martèle Pascal Arnoult, membre du directoire, en charge du pôle Banque des décideurs en région(BDR).

« Nous sommes dans une démarche opportuniste et apprenante. On considère que c'est un marché d'avenir. La croissance en Belgique est supérieure à celle de la France ou du Nord-Pas-de-Calais, c'est un territoire de développement », décrypte Alain Denizot, président du directoire de la CENFE (en premier plan au centre, cravate rayée). Déjà dix clients sont en portefeuille et l'objectif est d'ouvrir dix à 15 comptes par an. De quoi apprivoiser le marché belge et plus tard, envisager des prises de position plus forte à travers, le cas échéant une croissance externe si une « petite banque belge » était à vendre.

Avant cela, la CENFE envisage déjà de racheter une partie des crédits d'une entreprise bancaire qui prépare son retrait de Belgique. Mais on n'en saura pas davantage.

La banque nordiste a également profité de son événement bruxellois pour une autre annonce : elle a mis à l'étude une implantation dans le Royaume pour servir la clientèle transfrontalière. Ils sont déjà 11 000, pour un encours de 150 M€, et une approche spécifique peut faire sens, estime Alain Denizot. Il ne s'agit pas de devenir un réseau, mais plutôt d'apporter un service très adapté, pourquoi pas en 'agences appartements », sur rendez-vous. «Il y a un service à délivrer à ce monde transfrontalier », estime Alain Denizot. La décision « go-no go » sur cette nouvelle activité sera prise en mars.

OD