Le Crédit Agricole, chevalier blanc des Sang et Or

Pérenniser les comptes 2011; donner un budget pour remonter très vite en ligue 1; conforter le projet d'extension du stade Bollaert pour l'Euro 2016. Si Gervais Martel est un président meurtri par la piètre performance sportive d'une équipe partie en capilotade, le patron du RC Lens a sauvé l'essentiel. Le Crédit Agricole Nord de France prend " plus de 60% " du capital du groupe GM Finances, qui détient l'intégralité du club, mais aussi d'autres actifs variés (Bollaert Développement, la SCI de la Gaillette, la boutique Sang et Or, la société de stadiers Agora, l'exploitation du golf d'Arras et l'hôtel. Au total, l'ensemble représente 90 salariés, plus 35 joueurs. La situation tendue sur le plan financier du club lensois n'est pas une nouveauté. Depuis la descente en D 2 il y a trois ans, le club manque de marges de manoeuvre malgré sa remontée immédiate. La nouvelle relégation va lui coûter la moitié de ses droits télé. Autant dire que le club courait au dépôt de bilan et à une relégation en National sans l'arrivée des 8 M€ d'argent frais de la banque verte.

" Ce n'est pas un sauvetage, c'est un accompagnement ", dit à Eco 121 Gervais Martel dans une belle langue d'ébène. Le retournement sera long. " On prévoit un exercice difficile en 2011-2012 " concède Gérard Cros, directeur Entreprises et International, qui suit le dossier au plus près pour le Crédit Agricole. La masse salariale doit être allégée très vite. Le nombre de joueurs va être fortement réduit, grâce à l'arrivée à leur échéance de plusieurs contrats, mais aussi par la vente de plusieurs joueurs. Une inconnue à quelques millions d'euros.

Pourquoi le Crédit Agricole entre-t-il dans la danse ? " C'est momentané. Nous n'avons pas vocation à rester actionnaire majoritaire de façon pérenne ", souligne Gérard Cros. Le rôle socio-économique majeur du club dans l'arrondissement, l'engagement territorial de la Caisse, notamment auprès des clubs professionnels et amateurs de la région, mais aussi l'entregent de Daniel Percheron ont fait le reste. Heureux sort : le lendemain de l'annonce du renflouement du RC Lens, l'Etat français retenait le stade Bollaert parmi les neuf stades de plein droit de l'Euro 2016. Le Crédit Agricole devrait réévaluer sa participation majoritaire d'ici un an, en espérant que comme il y a deux ans, la remontée en L1 soit météorique. Sait-on jamais.