La MEL s'offre une tour-siège à coût zéro

[caption id="attachment_29156" align="alignleft" width="400"] Damien Castelain présente avec Martine Aubry la maquette globale de l'îlot de 3 ha entre Euralille et la Madeleine[/caption]

 

Une tour probablement de grande hauteur sur 50 000 m2 qui pourrait coûter 150 M€. Un nouveau quartier mixte de 2,5 hectares permettant une articulation douce entre la Madeleine et Lille. Un nouveau siège pour la métropole européenne de Lille (MEL) « à coût zéro ou quasi zéro » : c'est une grosse métamorphose qui se prépare dans l'hypercentre de la métropole lilloise, en face de la gare Lille Europe et du parc Matisse. Déjà un projet Euralille 3000 est porté par la SPL Euralille pour densifier la première partie d'Euralille et la redynamiser. La MEL poursuivra le continuum urbain à travers un projet aux intérêts multiples : il s'agit d'abord de quitter les locaux actuels, véritables passoires thermiques (le surcoût est évalué entre 1 et 2 M€/an), et insuffisants pour accueillir les 2500 agents de l'intercommunalité. 700 agents sont aujourd'hui hébergés dans des locations coûteuses (5 M€/an) et peu pratiques. Ensuite, les besoins vont s'accroître du fait des lois MAPAM et Notre, qui vont transférer de nouveaux agents du département  (500 de plus, a maxima).
L'organisation actuelle de l'emprise de la MEL est en outre très médiocre, avec notamment un parking extérieur de 230 places, vorace en espaces. « Il est tout sauf écologique dans un étalement incroyable en plein coeur d'une métropole. Pour nous, c'est important qu'il ne reste pas 2,5 ha inutilisés», décrit Martine Aubry, qui rappelle la logique métropolitaine affichée depuis plusieurs années d'accroître la densité urbaine au détriment de l'étalement.
Les bâtiments actuels (R + 8 et R+14), qui totalisent 20 000 m2, seront démolis, les coûts de réhabilitation étant exorbitants. La MEL occupera un demi hectare, les 2,5 ha restants étant vendu aux investisseurs, pour 30 à 40 M€, anticipe Damien Castelain, président de la MEL. « Les marques d'intérêt se multiplient, se félicite l'élu métropolitain, qui souligne que des prospects sont très intéressés pour ramener là leurs sièges sociaux tandis que des groupe de BTP sont déjà l'arme au pied pour constituer des équipes. La MEL présentera d'ailleurs ce projet majeur au MIPIM en mars prochain.

Le projet est en outre très vertueux sur le plan financier. Les économies dégagées et la cession du foncier doivent permettre de mener une opération blanche pour la métropole, qui n'a pas encore arrêté son choix sur le modèle économique : une construction en propre ou bien une location, pour un coût annuel de l'ordre de 7 M€. « On choisira le modèle qui impactera le moins possible voire pas du tout les finances métropolitaines. L'objectif est très clair, être proche du zéro coût pour ce nouveau quartier », martèle Damien Castelain.

OD

Le calendrier
La concertation avec les riverains mais aussi l'écoute des agents a démarré dès le mois de décembre. 2016 sera une année d'études et de modification du PLU (plan local d'urbanisme). La décision finale de la MEL interviendra fin 2016. Premiers coups de pioche attendus en 2019 pour une livraison du quartier en 2023.