La dette toxique de Lille Métropole passée au microscope

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On sait depuis 2008 que Lille Métropole a cédé, contrairement au Conseil régional ou au département du Nord, aux sirènes des établissements financiers. En 2008, 33 % de sa dette correspondait à des emprunts et swaps risqués (571 M). Le montant est retombé grâce à 28 opérations de sécurisation à 386 M (26 % du total) et Dominique Baert, vice-président au budget de Lille Métropole, espère descendre à 355 M fin 2012. Ce qui reste en tout état de cause un montant énorme, d'autant que les produits vont devenir de plus en plus coûteux à partir de 2012. 190 M sont encore en attente de renégociation.

Comment en est-on arrivé là ? La Chambre régionale des comptes s'est penchée attentivement dans les tréfonds de la dette communautaire et a rendu un verdict sans appel et très circonstancié. Le mot désinvolture n'est pas utilisé, mais résume assez la manière dont la Métropole, dans les derniers feux de l'ère Mauroy, s'est fourvoyée dans des produits complexes, risqués, spéculatifs, dangereux, au nom d'une gestion active de sa dette, " qui s'est traduite par un nombre impressionnant de swaps ". Et ce pour des montants considérables. La liberté laissée aux négociateurs de la Communauté urbaine était manifestement très grande, d'autant plus que les banques, en exigeant souvent des réponses rapides voire ultrarapides, ne permettaient pas le recul nécessaire.
Néanmoins, les magistrats relèvent que la présentation insuffisante des produits par les services financiers de LMCU a conduit " le décideur, malgré certaines formules qui auraient pu l'alerter, à signer des contrats à caractère spéculatif (...) et à prendre des risques mal cernés ".

Surface financière saine
En dépit de ce passif très lourd et de la rudesse de la crise, LMCU devait voter le 8 décembre un budget primitif qui maintenait le niveau élevé d'investissement, au prix d'un alourdissement de la dette, dont l'encours doit monter en 2012 et en 2013, pour retrouver son niveau de 2007. " Je ne réenclenche pas la spirale de ladette ",se défend Dominique Baert. La Chambre des comptes note d'ailleurs que, même si la dette structurée va coûter cher à LMCU dans les exercices futurs, ces pertes " devraient pouvoir être absorbées par LMCU compte tenu de sa surface financière actuellement saine, et sous réserve de poursuivre les efforts de gestion ". Un swap " Royal "
La star de la dette toxique de LMCU est un swap signé avec la Royal Bank of Scotland : le risque " le plus important jamais pris par LMCU dans la gestion de sa dette financière ". Ce " RBS 32 ", signé en 2007, n'a commencé à s'appliquer qu'au 1er février 2009. Il arrivera à maturité en 2022. Sa construction hyperspéculative risque de coûter très cher au contribuable si la Communauté urbaine n'arrive pas à en obtenir l'annulation. Elle a assigné pour cela la RBS au TGI de Paris et espère une décision de jurisprudence pour toutes les collectivités. Le risque ? Ce RBS 32 est d'abord adossé à un emprunt Dexia lui-même dangereux. La première partie du swap est constituée d'un produit de pente. Après restructuration, une deuxième partie s'est greffée avec une indexation sur le cours du dollar en franc suisse. Un autre aspect du swap est quant à lui adossé à une spéculation sur le cours de l'euro en franc suisse. " Les taux payés peuvent être illimités et sur des montants très importants ", déplore la Chambre des comptes, qui estime que " ce swap devrait devenir, selon les estimations du marché, extrêmement défavorable et cela dès l'échéance de 2012 ".

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