Yvonne Perlein - Ecole de 2e Chance de Roubaix : « Cette formation a changé ma vie »

Yvonne Perlein, 21 ans, est une rescape?e. Apre?s un e?chec en BEP, dans le secteur de la vente, elle rejoint les rangs des « de?crocheurs », ces jeunes qui quittent le syste?me scolaire sans diplo?me. « Je voulais tenter une nouvelle fois ce BEP mais, comme je n’e?tais pas prioritaire, ils m’ont mise en secre?tariat, ce qui ne m’inte?ressait pas du tout », raconte-t-elle. Apre?s une pe?riode de gale?re, la mission locale et Po?le emploi l’orientent au printemps 2011 vers l’e?cole de la deuxie?me chance d’Armentie?res, une structure qui parie sur l’alternance et un accompagnement pe?dagogique individualise?.
Remise a? niveau dans les disciplines fondamentales, activite?s sportives, recherche de stages... Malgre? des pe?riodes de doute, ces neuf mois de formation aident Yvonne a? reprendre confiance en elle. Un stage d’un mois et demi a? Hazebrouck, dans une boutique de pre?t a? porter, lui met le pied a? l’e?trier : elle est embauche?e en contrat de professionnalisation.

« Pas du tout scolaire »
Tout en travaillant, la jeune femme pre?pare un BEP « Me?tiers de la relation clients » avec Altern Emploi, un organisme de formation e?gale- ment installe? a? Hazebrouck. Les cours ont lieu un lundi sur deux et tous les jeudis. « Cette formation en alternance n’est pas du tout scolaire : ce n’est pas la me?me ambiance, ce n’est pas tous les jours, c?a motive plus », juge-t-elle. Belle revanche, l’ancienne de?crocheuse obtient son BEP en juin 2013. Et pre?- pare maintenant un bac pro Commerce. Pour muscler son CV.
« J’espe?re e?tre embauche?e apre?s cette formation : une place devrait biento?t se libe?rer dans le magasin, explique Yvonne Perlein. Mais si l’entreprise ne peut pas attendre, je suis pre?te a? arre?ter pour e?tre prise : le boulot, c?a ne court pas les rues ». Yvonne pense de toute fac?on e?tre tire?e d’affaire. Et sourit : « Prochainement, je vais prendre mon inde?pendance, la formation a quand me?me change? ma vie ! »

© Se?bastien Jarry

L’avis de Florence Lecocq
“Les missions locales assurent un travail de proximite? tre?s important aupre?s des jeunes en difficulte? sortis du syste?me scolaire. L’e?cole de la deuxie?me chance, bien installe?e dans le paysage re?gional, permet a? certains jeunes de be?ne?ficier d’un accompagnement resserre? et de trouver un autre chemin que celui de l’E?ducation nationale. Il n’y a pas de dispositif ou de formation miracle, mais une palette de solutions qu’il faut adapter en fonction des a?ges et des parcours de vie”.