VE?RONIQUE HIOLLE, PRE?SIDENTE DU DIRECTOIRE DE HIOLLE INDUSTRIES
Comment le groupe est-il sorti des turbulences?
J'ai repris la direction du groupe en mai 2010, mais j'avais 20 ans d'anciennete? dans l'entreprise dont j'e?tais la directrice financie?re. J'ai comple?te? mon profil de gestionnaire rigoureuse en m'entourant d'hommes tre?s pointus dans leur me?tier : Ste?phane Bouche? dans le ferroviaire, un ancien de Bombardier et d'Eurotunnel, et Christophe Andrieu, aux services industriels, un ancien d'Endel.
Le fait d'e?tre en bourse est-il une difficulte? ?
Avec la bourse -ou? nous avons quand me?me leve? 20 M-, on entre dans une spirale ou? il faut faire de la croissance de chiffre d'affaires et encore de la croissance de chiffre d'affaires ! Mais il faut aussi augmenter la rentabilite?. Or nous avons mene? plusieurs acquisitions sans les structures pour pouvoir les ge?rer. Le cours est tombe? de 16 euros a? 2,50 aujourd'hui. Je dirais que la pression boursie?re est morale, pas financie?re. D'ailleurs, nous restons dans une logique familiale de long terme. Ma strate?gie est de ge?rer le groupe en bon pe?re de famille.
Comment se porte le groupe aujourd'hui ?
Il est pe?renne, n'a quasiment pas de dette ni de litiges, nos clients sont fide?les. Nous avons une visibilite? jusqu'en 2017 sur le ferroviaire, mais nous avons une grande vigilance sur nos marges. On ne peut jamais s'endormir sur nos lauriers, il faut toujours e?tre en e?volution.
Par exemple ?
Il y a un an, on s'est dit qu'il fallait renforcer notre pre?sence au Maroc ou? nous avions un partenariat a? 50/50. Depuis le premier janvier, nous sommes monte?s a? 65% dans cette unite? de 118 personnes qui pre?pare les fabrications de faisceaux e?lectriques qui sont ensuite assemble?s ici. Sans cette usine, nous ne pourrions pas conserver a? terme notre activite? en France. Mais on se positionne aussi en maintenance ferroviaire avec de nouvelles agences, nous avons aussi un po?le de de?construction ferroviaire (Nord Ferro) partage? avec Ramery, Vitamine T et LME. Nous re?pondons au tout premier appel d'offres de de?mante?lement de la premie?re ge?ne?ration de TGV, le marche? des wagons de fret s'ouvre aussi. Nous sommes toujours en recherche de de?veloppement dans le ferroviaire, peut-e?tre par une acquisition d'un petit bureau d'e?tudes en inge?nierie ferroviaire.
Quid de l'export ?
Nous produisons de?ja? a? destination de l'international aupre?s de clients base?s en France. En revanche, nous avons une opportunite? de de?veloppement en Alge?rie ou? les marche?s sont conside?rables dans les transports en commun. Alstom termine actuellement le montage d'une usine, proche de la frontie?re tunisienne. On de?cidera d'ici la fin de l'anne?e si on s'implante la? bas, ce serait avec des partenaires alge?riens majoritaires.
Vous innovez aussi ?
Nous consacrons 6% du chiffre d'affaires a? la R&D. Nous avons de?pose? un brevet dans notre activite? de services industriels sur une benne de de?chetterie. Mais nous innovons beaucoup en processus industriels sans pour autant de?poser de brevets. Nous sommes aussi membres d' I- trans avec lequel nous avons travaille? sur le programme «Surfer » de maintenance embarque?e, avec Bombardier et l'universite?. Aujourd'hui nous attendons la labellisation d'un projet de nouvelles balises de signalisation.
Quel est selon vous le frein principal au de?veloppement ?
Le financement ! Nos clients, gros ou petits ont des difficulte?s de financement. Du coup, ils ne passent pas les commandes en temps et heure, car ils ne veulent prendre aucun risque. Les grands groupes jouent sur ces de?calages de tre?sorerie, qui ne sont d'ailleurs pas sans conse?quence sur la no?tre.
Vous pre?sidez le nouveau Hainaut Business Club. Pourquoi ?
Avec mon pe?re, nous avons une forte fibre territoriale. Nous sommes avant tout issus d'une famille d'agriculteurs. On tient vraiment au tissu e?conomique local, il y a ici e?norme?ment d'ide?es et d'e?nergie. Le club a attire? 130 membres en quelques mois, il y avait une vraie attente, et on y fait du business !
Recueilli par Olivier Ducuing
Ces articles peuvent également vous intéresser :
La grande re?gion Nord-Picardie encore tre?s incertaine
Le Se?nat doit se prononcer en octobre sur la re?forme territoriale apre?s la fusion de notre re?gion et de la Picardie de?cide?e par les de?pute?s en juillet. Les avis sont partage?s. Le calendrier, tre?s difficile. Les e?conomies, lointaines.
Le versant Nord-Est veut conserver sa zone franche
L'Etat gratte tous ses dispositifs pour e?conomiser. Les zones franches sont dans l'oeil du cyclone, s'inquie?tent nos e?lus. En 2012, la plus grande ZFU de la re?gion, Roubaix-Tourcoing-Hem a encore permis de ge?ne?rer 423 embauches.
La SIA veut construire 1000 logements par an
Douai. Le grand bailleur issu des logements miniers entend investir 200 M par an.
La croissance dUni-Packaging semballe
Averdoingt. Le groupe familial d'emballage souple affiche de hautes ambitions gra?ce a? l'export et la croissance organique. A Caudry, il vient de relancer l'ex Roland Emballages.
Manorga a? pied duvre pour enjamber les frontie?res
Leers. Le groupe de rayonnage conforte son positionnement national et va e?largir son entite? commerciale Rayonor avec plusieurs agences en Europe dici 2017.
Imagine, incubateur de projets sportifs
Le réseau d'entrepreneurs Imagine lance le sponsoring participatif. Premier objectif : financer une équipe pour le Vendée Globe.
Cre?atique Technologie se connecte au Bre?sil
Cette PME de 49 personnes spe?cialiste de la connectique automobile, a fait de lexport son leitmotiv. Elle vient de prendre 75% dune socie?te? au Bre?sil, pre?s de Sao Paulo.
Ca s'est passé cet été
Vous e?tiez en conge?s cet e?te? ? Eco 121 vous retrace l'essentiel de l'actu e?conomique re?gionale depuis juillet.
Avec Balsamik, Movitex drague les quinquas en ligne
Wasquehal. En lanc?ant la marque pure-player Balsamik, Movitex rajeunit sa cible et engage sa transition digitale.
Recyclage : Pre?FerNord investit 1 M
Fretin. Pre?FerNord se dote dune nouvelle installation de traitement de ferraille.