Un milliard pour préserver notre ressource en eau

Fin octobre, des taux de perchlorate jugés dangereux ont été décelés dans 544 communes de la région. La même semaine, l’agence de l’eau fixait un objectif ambitieux : passer de 30% de rivières en bon état à 50% en 2015. Simple hasard de calendrier. Le programme d’intervention de l’établissement public est le fruit de 18 mois de travaux et d’une concertation avec l’ensemble des acteurs ayant un impact sur l’eau. L’agence perçoit des redevances de la part des particuliers, des entreprises, des agriculteurs et des pêcheurs. Elle les redistribue sous forme de subventions et de prêts à taux zéro à ces mêmes acteurs et aux collectivités, souvent gestionnaires de milieux aquatiques. Le programme précédent avait pour but d’équiper la région en stations d’épurations. Le nouveau est fondé sur une logique de résultat. Celle de l’amélioration de la qualité des eaux, que ce soit des rivières, des lacs, des nappes ou du littoral.

Continuité écologique

Olivier Thibault (photo), DG de l’agence de l’eau nous présente ses priorités : travailler sur les pollutions diffuses, caractérisées par une multitude de sources et de facteurs ; développer les actions de renaturation des rivières pour favoriser une continuité écologique ; il s’agit de supprimer des barrages ou de faire évoluer la forme des cours d’eau pour les aider à s’auto épurer ; mais aussi de faciliter la descente de sédiments et la circulation des poissons. Un autre axe consiste à protéger les zones humides dont les vertus bénéficient aux villes avoisinantes. Elles permettent à la fois de réduire le risque d’inondation, d’assainir l’eau, de stocker du carbone, de préserver la biodiversité en constituant un refuge pour une partie de la faune. Dernier point, l’assainissement et la mise en place de réseaux séparatifs entre les eaux de pluie et les eaux usées. En cas de forte pluie, de nombreuses stations d’épuration débordent et des eaux polluées sont déversées dans la nature. L’agence de l’eau va donc soutenir la construction de bassins d’orage -destinés à stocker les eaux de pluie, et celle de nœuds hydrauliques, synonyme d’une meilleure gestion des eaux. « In fine, le but est de retrouver une bonne qualité de l’eau sans augmenter son coût » conclut Olivier Thibault.

* Périmètre : région Nord Pas-de-Calais et départements de la Somme, de l’Aisne et de l’Oise.

MR.