U-Exist met de la vie dans les prothèses
Simon Colin a de la suite dans les idées. En 2008, le Lillois mène des études d'ortho-prothésiste à Bruxelles. Contre l'avis de son école, qui le traite « d'illuminé », il focalise son mémoire de fin d'études sur l'impact de la personnalisation d'un appareillage orthopédique, thème pourtant quasi inexistant. Il sortira finalement major, avant de travailler ensuite trois ans dans un centre de traumatologie à Bruxelles où il continue à porter son projet : « j'ai testé des matières, développé des procédés d'impression, trouvé des matières compatibles avec le matériel d'orthopédie », décrit-il. Mais faute de pouvoir développer dans son centre, il démissionne et s'installe à Lille comme sous-traitant orthopédiste en fabrication, en portage salarial. Puis il entre chez Innotex pour incuber son projet, qui devient la société U-Exist en septembre 2014, avec nombre de parrains : le projet est lauréat LMI, soutenu par Lille Design, Eurasanté, CCI International ou BPIfrance.
Ouverture du capital au prochain trimestre
Hébergée depuis plusieurs mois dans la nouvelle ruche d'entreprises de Tourcoing, avec une associée à 30% spécialisée dans le stylisme, la société est désormais une sorte de bureau d'études mariant design et orthopédie à travers un catalogue qui s'élargit chaque jour, y compris à de nouveaux matériaux. L'enjeu est de convaincre les prescripteurs, les prothésistes, avec néanmoins un argument fort : le prix de vente au patient reste le même car le dispositif s'intègre dans l'enveloppe globale de remboursement. A peine née, U-Exist s'internationalise déjà: la France compte 250 000 personnes amputées, et un million de porteurs d'orthèses, un marché estimé à 288 M. Mais le sujet est mondial avec une attente réelle des personnes handicapées pour transformer ce qu'on cache habituellement en une mise en valeur. «Quand on parle de handicap, on ne parle plus d'un fardeau mais d'une force. On a un truc en or dans les mains », dit le jeune dirigeant, qui note un mouvement global qui touche la publicité, le sport et même la télévision avec les jeux paralympiques. Présente au récent salon de Leipzig OTWorld, U-Exist y a multiplié les contacts que son dirigeant entend convertir très vite. Signe puissant : un grand groupe les a même approchés pour les racheter. Une hypothèse qui n'est pas à l'étude, même si Simon Colin veut ouvrir le capital à un partenaire industriel au prochain trimestre pour accélérer. L'entreprise a besoin de 500 K pour passer la surmultipliée dans les deux ans, notamment en Europe du Nord.
OD
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