Tiphaine Leturgez - Formation de technicienne à l'Afpa : A contre courant

Quand    je    suis    arrive?e    en    formation, j’e?tais la plus jeune et la seule fille. Mais je n’ai pas regrette? mon choix : j’ai appris les bases de mon nouveau me?tier pendant un an, huit heures par jour, sans jamais m’ennuyer ». Tiphaine Leturgez de?croche fin 2011 son titre professionnel de « technicien supe?rieur en automatique et informatique industrielle », e?quivalent a? un bac+2. Avec les honneurs : le centre Afpa de Dunkerque, spe?cialise? dans la formation pour adultes, parle d’un « parcours remarquable ».

Et pourtant, Tiphaine revient de loin. « J’ai arre?te? les cours pendant l’anne?e de terminale, c’e?tait trop ge?ne?ral, raconte-t-elle. Et puis le lyce?e envoyait les filles vers des filie?res me?dicales, ce qui ne m’inte?ressait pas du tout ». Elle enchai?ne alors les petits boulots, comme animatrice ou vendeuse. Et pointe re?gulie?rement a? Po?le emploi. Ses parents lui conseillent d’aller taper a? la porte de l’Afpa.

Lutter contre les préjugés
La formation de technicien inte?resse Tiphaine. Mais une psychologue du travail lui met des ba?tons dans les roues. « Selon elle, c?a ne me correspondait pas parce que j’e?tais une femme ! » Un an apre?s, la jeune femme tente a? nouveau sa chance. « Cette fois, je n’ai pas vu de psychologue. En deux semaines, c’e?tait re?gle? ! ». Sa formation est prise en charge par le conseil re?gional. « Les premiers mois, j’ai perc?u le cho?mage puis j’ai eu une indemnite? de stagiaire, j’e?tais contente de toucher quelque chose ». En fin de course, son oncle l’aide a? de?crocher un stage chez Coca Cola, dans l’usine qui borde l’A25. Puis c’est le grand saut dans le marche? du travail. « Il m’a fallu cinq mois avant de trouver un premier boulot en inte?rim », explique Tiphaine. La Dunkerquoise travaille pour une filiale de GDF-Suez avant de rejoindre Satelec, toujours en inte?rim. « C’est extre?mement inte?ressant de travailler en bureau d’e?tudes car les projets sont tre?s diversifie?s », sou- ligne-t-elle. Son « objectif pour 2014 » : « signer un CDI »

L’avis de Florence Lecocq

“Il faut malheureusement faire preuve de beaucoup de perse?ve?rance pour entrer dans une voie professionnelle quand on est une femme. Le parcours de Tiphaine repose cependant sur une bonne alchimie entre des structures publiques bien positionne?es : Po?le emploi, l’Afpa et le conseil re?gional pour le financement. Il montre aussi l’importance du soutien familial et du re?seau pour re?ussir. Comme beaucoup de jeunes, Tiphaine entre dans le marche? du travail par l’inte?rim : me?me si c’est difficile, c’est souvent un sas oblige?“.