Thyssen Isbergues espère la reprise

Effet boule de neige, après l’automobile, la crise touche le secteur de l’acier. Et notamment le géant allemand ThyssenKrupp (10 mds en 2012 et 27 000 salariés). le groupe d’Essen a décidé de se séparer de deux de ses sites dédiés à l’activité de « grains orientés », la fabrication de tôles utilisées dans les transformateurs électriques. Au premier rang desquels l’usine d’Isbergues, ex filiale d’Usinor Sacilor, qui emploie 600 personnes. La mesure s’inscrit dans un vaste plan de restructuration présenté début février. L’industriel prévoit de supprimer plus de 2 000 emplois à Steel Europe, sa division européenne, qui représente un quart de son chiffre d’affaires (en attente), tandis que 1 800 autres emplois seraient concernés par des désinvestissements. L’objectif est de permettre 500 millions d’euros d’économies sur la période 2014-2015, dans le cadre d’un programme global de réduction des coûts de 2 milliards d’euros. En cause, la morosité du marché de l’automobile, la hausse des prix des matières premières et de l’énergie. Un constat partagé au niveau local. « Il y a une véritable surcapacité du secteur au niveau mondial ; l’usine connaît des pertes considérables et ses marges sont quasi inexistantes », explique Alain Clerbout, DRH de l’usine d’Isbergues. Le processus de vente du site démarre à peine. Première étape, un accord doit être signé entre les partenaires sociaux et la direction, courant mars. « La recherche de repreneur pourrait ensuite durer un an ; le but est de trouver un industriel dont les coûts de production seraient moins élevés », poursuit le DRH. Le secrétaire du comité d’entreprise d’Isbergues, Patrick Gyre, craint des suppressions de postes, même en cas de reprise. Pour l’heure, l’activité du site fonctionne au ralenti depuis quelques mois, avec du chômage partiel.

Marie Raimbault