Synchronicity

Que signifie "Synchronicity" ?
C'est le moment de la rencontre. Mais ça n'a pas à voir avec le temps. C'est le visible et l'invisible, le grand thème de Jung : " deux ou plusieurs événements simultanés, dont la coïncidence peut bouleverser l'existence de celui qui les perçoit ". Pour moi, c'est ma rencontre avec Alwin Nikolais, mon maître. Une rencontre qui a fait basculer complètement tout ce que je pensais, qui a mis en route mon chemin. Ça peut être la maladie, la mort, l'amour, l'accident... On ne sait pas quand ça survient, et ça bouleverse tout.

Où avez-vous trouvé l'inspiration première de cette pièce ?
Ma première inspiration, c'est la vie après la mort. Dans le christianisme, la mort mène au paradis ; c'est une consolation. Avec le bouddhisme, c'est une confrontation. On travaille avec son angoisse, on se confronte et on surmonte. Mais le bouddhisme n'est pas une religion, c'est un chemin. La souffrance permet d'atteindre un état plus profond. C'est elle qui fait grandir. Les choses heureuses ne restent pas.

Pourquoi associer à la danse des images que vous avez filmées ?
Le film représente la mémoire, le rêve, la prémonition. Les 13 films projetés sont ma propre mémoire, mais ce sont des archétypes : love, danger, survie, mort, sacré, profane, solitude... c'est notre expérience à tous, la même pour tous. On ne sort pas de ça. C'est ça la vie. Je viens de Californie où il faut être toujours happy ! fine ! love ! Et puis j'ai commencé à comprendre que la vie n'est pas aussi optimiste. J'ai d'abord cru que j'étais la seule à ressentir ça. Et puis à New York, à 22 ans, j'ai découvert que j'étais comme tout le monde !

" Synchronicity ". Dernière création de Carolyn Carlson-CCN de Roubaix. Du 4 au 6 avril au Colisée à Roubaix. www.ccn-roubaix.com