SinapTec monte le son

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France
C'est une véritable petite révolution qu'est en train de vivre la Pme implantée depuis 11 ans dans le Synergie Park de Lezennes.
Créée en 1984, elle est avec ses 20 salariés, dont 13 ingénieurs, la société française référente dans le domaine des ultrasons. Une niche dont les applications s'étendent de l'industrie à la santé en passant par le nucléaire ou la défense. SinapTec est une Structure de recherche contractuelle (SRC - une trentaine en France) et l'une des cent entreprises régionales à fort potentiel retenues par Oséo Excellence. Sa toute nouvelle innovation ne réside pourtant pas dans une autre technologie de pointe. C'est un nouveau modèle économique qu'elle met en oeuvre.

Dégazéification de sodas
SinapTec invente des solutions technologiques à des besoins spécifiques : du nettoyage industriel haute performance à la dégazéification de sodas pour en contrôler la composition chimique des gaz, en passant par la mesure de densité de matériaux. Du sur-mesure qui nécessite une mobilisation des meilleurs experts de la société chez le client pour accompagner l'intégration du procédé. Qui nécessitait. Car Pascal Tierce (photo) a trouvé la parade, avec " un concept totalement innovant dans notre métier ".

Cet outil baptisé NexTgen® permet à ses clients de définir eux-mêmes leur solution, à travers une gamme de générateurs d'ultrasons pilotés par logiciel. Une véritable plate-forme universelle ajustable à chaque projet. " On bascule du développement spécifique pour chaque client à un mode de fonctionnement de type ERP ", illustre le dirigeant. SinapTec fournit les générateurs et licences logicielles, et apporte l'accompagnement - par des ingénieurs de déploiement et non plus ses précieux experts - et la formation à l'utilisation.

Seule inconnue, la pente !
Cette plate-forme hi-tech aura nécessité trois années de développement. Et mobilisé 500 K€, soit le tiers du chiffre d'affaires 2011. " Nous avons beaucoup de certitudes quant au retour sur investissement ", commente Pascal Tierce, qui attend une croissance à deux chiffres. Seule inconnue : " la pente " ! La Pme entend pénétrer de nouveaux marchés, notamment innovants. L'objectif : " Aller là où nos concurrents ne sont pas capables d'aller ". Alors que l'export ne représente que 20 % des ventes, son nouveau modèle lui permet de viser les 80 %. Premier marché ciblé : l'Allemagne. Pour se donner l'image de ses ambitions, SinapTec s'est entièrement rhabillée : nouveaux design, logo, charte graphique. Suivront de nouveaux locaux : l'effectif, appelé à doubler d'ici 2 à 3 ans, est déjà à l'étroit dans ses 600 m2.

La Pme collabore avec de nombreux labos de recherche tels que celui d'acoustique de l'IEMN à Lille, le LAPLACE à Toulouse ou le L2ep à Lille. Apprentis de l'Icam et thésards capitalisent l'expérience des " vieux experts ", qui préfèrent au terme "R&D", "trop connoté recherche fondamentale ", celui d'études et développement. Impliquée dans plusieurs programmes européens et pôles de compétitivité - dont Uptex et Maud - SinapTec revendique un positionnement industriel : " nous nous engageons sur un résultat ".

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