Sambre et Meuse : la greffe russe n'a pas pris
L'e?quation ne pouvait pas fonctionner : des erreurs de management pendant trois ans, avec une quasi absence de direction, des sanctions internationales contre la Russie et une de?gringolade du rouble, alors que la Russie e?tait devenue le premier marche? de l'entreprise...
Recul du rouble de 41% en 2014
Sambre et Meuse connai?t a? nouveau les affres d'un redressement judiciaire depuis octobre, et des perspectives bien sombres. La pe?riode d'observation prend fin le 16 mars, et l'entreprise historique de Feignies, en pe?riphe?rie imme?diate de Maubeuge, est a? la merci d'un nouveau plan social le 17e depuis 1980. Voire pire si aucun projet viable n'e?tait pre?sente?. « J'ai tire? la sonnette d'alarme depuis longtemps, de?plore Aure?lien Motte, secre?taire du Comite? d'entreprise. Ils ont commis une grosse erreur de strate?gie de produire uniquement des bogies pour la Russie ». Les 273 derniers salarie?s de la fonderie nordiste subissent directement les difficulte?s du conglome?rat russe UVZ, actionnaire depuis 2010, engage? dans une restructuration massive dans la me?re patrie: 10 000 licenciements y sont annonce?s sur 75000 salarie?s. Et la chute impressionnante de la devise russe (-41% en 2014) constitue une hypothe?que supple?mentaire sur l'avenir.
Piquet de gre?ve
Aussi quand pour la deuxie?me fois, les salaires se sont fait attendre en janvier, les fondeurs franc?ais ont eu un coup de chaud et de?clenche? une gre?ve avec piquet. Avant d'obtenir satisfaction les jours suivants. La lassitude est grande parmi eux, face a? un avenir a? nouveau tre?s incertain. « Au moins, c?a a re?veille? les politiques. On e?tait a? bout de souffle », de?code le secre?taire du CE.
Car l'entreprise ne manque pas d'atouts : les Russes ont bien investi 51 millions dans l'outil (usinage, traitement thermique, four a? fusion), et commenc?aient a? diversifier l'activite?. Il reste peu de fonderies en France et le made in France reste une valeur forte pour vendre a? l'international, avec un euro revenu a? un niveau favorable. Et Sambre et Meuse qui a compte? jusqu'a? 3000 salarie?s- reste un grand nom, avec des re?fe?rences majeures : le tunnel sous la Manche, le stade de France, les me?tros de Londres, New-York, Caracas, Mexico...et jusqu'aux e?quipements de prospection offshore pour Schlumberger. « Nous on a envie de travailler ! On est la? pour sauver notre boi?te qui est viable », de?fend Aure?lien Motte. Re?ponse dans quelques semaines O.D.
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