Réindustrialiser : une obligation incontournable, une décision urgente !

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Une étude de Natixis du 5 avril dernier s'interrogeait : "Dans combien de temps les pays émergents auront-ils perdu leur avantage compétitif ?" et se risquait à répondre : "Les pays émergents ainsi que la Chine auront perdu, si on extrapole les tendances, la totalité de leur avantage de compétitivité d'ici 2017-2018."
La démonstration s'appuie sur l'évolution des coûts salariaux et des taux de change. On pourrait y ajouter le renchérissement des matières premières qui relativise l'impact du seul coût salarial, et donne une importance accrue à leur utilisation économe.

Comme toute prévision extrapolatoire, elle sera démentie et peut aussi déjà être contestée. C'est pourtant le sens de l'histoire, et dans un délai finalement très proche on constatera, produit après produit, qu'après tout on pourrait produire chez nous, si on tient aussi compte des chaînes logistiques, de la personnalisation, du service.
Mais entretemps nous n'aurons plus d'usines. Et nous serons devenus dépendants. Nous le sommes déjà pour beaucoup trop de secteurs dont les filières sont démembrées. Le manque de croissance, le déficit de la balance commerciale, le chômage récurrent et destructeur des solidarités sont tout simplement la conséquence du choix d'abandonner l'industrie, au profit d'un "sourcing" à bas coût, largement pratiqué par les centrales d'achat industrielles et commerciales. Finalement le consommateur s'appauvrit car il dépend de plus en plus des transferts sociaux.

Or c'est fini : la rigueur s'impose. Il faut donc se remettre à produire pour consommer et exporter et dégager des marges pour payer l'innovation. Et redonner du goût au travail à tous les jeunes "indignés" (et ils le sont à juste titre).
Depuis quelques années déjà, le sujet de la désindustrialisation est sur la table. Au-delà d'une saine réaction indispensable, dont les conditions sont connues et qui tiennent pour l'essentiel au coût du travail, à l'excès de réglementation et aux mauvaises pratiques de sous-traitance et d'achat, il faut décider une action de grande envergure sur des sujets précis.

En tant que textilien, j'en cite un, essentiel. Il faut produire chez nous les nouvelles matières innovantes dont dépendent les nouveaux textiles.

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