Questions à Frédéric Vandekerckhove, animateur régional des clubs Plato

Vous avez introduit depuis cinq ans le concept des clubs Plato en région. Pouvez-vous l'expliquer brièvement ?

Plato est un concept sous licence, inventé par des dirigeants belges de la région d'Anvers. GDF (devenu GDF Suez) a racheté la licence pour la France. Nous l'avons lancé dans la région il y a cinq ans, d'abord sur Lille, puis Armentières, Douai, la Sambre Avesnois... Nous sommes aujourd'hui 8 groupes. Nous sommes d'abord dans une logique de formation et de perfectionnement des dirigeants de Pme et de Tpe, et nous sommes d'ailleurs reconnus comme organisme de formation depuis 2009. Ensuite, l'originalité de Plato est qu'il s'appuie sur des coaches, dirigeants d'entreprises plus grandes, qui vont accompagner moralement et techniquement les dirigeants de Pme. Pour le dire simplement, il y a un côté tutorat, " grand frère " dans notre dispositif.

Pourquoi un club de plus alors que beaucoup de réseaux existent déjà ?

Il y a encore de la place. La variété est une bonne chose. On s'aperçoit que trop peu de chefs d'entreprises sont impliqués dans des clubs de dirigeants. Nous sommes plus adaptés au format de la petite entreprise, nos experts sont à 90% régionaux. Nos réunions, c'est un thème, un expert, avec un animateur et un coach, mais pas de président. Les coaches sont des bénévoles, choisis sur des critères d'empathie et de transfert d'expérience.
J'ajoute que nous nous situons à un niveau de prix très accessible soit 750 euros par an, grâce au soutien du conseil régional, de LMCU et d'Opcalia.
Il y a dans cette région un goût de se retrouver dans ces structures. On choisit le CJD quand on est jeune et pour son côté militant. L'APM peut en être un continuum. De même, beaucoup d'ex-Plato sont devenus membres de clubs APM.
Nous menons régulièrement des enquêtes de satisfaction : 88% des membres disent que Plato leur permet d'acquérir des connaissances, 78% que cela rompt leur isolement de dirigeant, 69% soulignent l'intérêt de l'échange d'expérience, et 65% indiquent que cela leur permet d'être mieux armés dans la gestion de leur entreprise.

Pourquoi le principe de la cooptation pour les nouveaux membres?

Attention, ce n'est pas une cooptation de type élitiste. Il s'agit de vérifier que le dirigeant entrant n'est pas en concurrence avec un autre membre, par exemple. On vérifie aussi son appétence : veut-il se former, se perfectionner, s'ouvrir ? Car s'il vient seulement pour faire du business, ce n'est pas notre optique.
Nous nous inscrivons dans le plan 2000 Pme, devenu " Objectif Pme ". L'enjeu est d'acculturer les dirigeants. Les réunions sont aussi un lieu de stimulation, d'émulation : si un membre s'est lancé dans telle initiative, pourquoi pas moi ?