“Quand le marche? ne suffit plus, il faut aussi diversifier”

Comment analysez-vous l’état de la filière ferroviaire en région ?

Nous sommes a? la fin des lignes MF 2000 et MI09 qui fabriquent les RER et dans le jeu des leve?es d’options qui n’ont pas e?te? faites jusqu’a? pre?sent. Nous allons avoir un trou de charge jusqu’a? fin 2017 de?but 2018. Il faut donc lisser les commandes et faire accepter d’avoir des livraisons plus tardives. Avant, le marche? e?tait principalement franc?ais, l’international e?tait un plus. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Il faut donc tout mettre en œuvre pour que les entreprises captent ces marche?s la?. La concurrence est agressive et nous nous devons de regarder la re?alite? « marche? » en face.

Les entreprises des Hauts-de-France sont-elles armées pour négocier ce virage ?

Aujourd’hui, c’est tre?s complique? pour une PME-PMI de se rendre a? l’international. Il faut donc faire une offre globale sur des produits inte?grables. Par exemple, un packaging complet sur une climatisation qui englobe aussi la maintenance et la formation des agents. A partir du moment ou? on est capable de livrer en cou?t-qualite?-de?lai, avec une vraie valeur ajoute?e on est capable d’inte?resser le marche?. Nous avons des inte?grateurs sur le territoire qui sont, si je peux le pre?senter comme cela, nos locomotives partout dans le monde. A nous de faire ce qu’il faut pour les convaincre ou convaincre les grands e?quipementiers que nous sommes a? la hauteur de l’enjeu International. A l’AIF, nous incitons les entreprises a? se regrouper. Cinq entreprises ont cre?e? Axelium pour proposer des solutions dans les essais et le prototypage. Trois autres groupements sont en passe d’e?tre signe?s. Quand le marche? ne suffit plus, il faut aussi faire de la diversification. Aujourd’hui, 15 de nos entreprises sont alle?es a? l’export au Maghreb, Allemagne, Pologne, Espagne et un petit peu au Canada. La plupart accompagnent des inte?grateurs. Sur le marche? alge?rien par exemple, elles travaillent avec Cital.

L’obtention du marché du RER NG pourrait-elle selon vous relancer la filière ?

Ce serait une aubaine si les PME-PMI de la re?gion pouvaient s’y raccrocher. Aujourd’hui, le moteur reste le constructeur et les ope?rateurs. Un emploi chez un inte?grateur, cela repre?sente trois emplois chez les sous-traitants. Mais si on avait la chance de remporter ce marche?, il faudrait quand me?me re?fle?chir a? l’avenir car dans 10 ans, on pourrait avoir le me?me proble?me. C’est avant tout une proble?matique filie?re dans un marche? toujours en mouvement.

Recueilli par Etienne Vergne