Ports de Lille : la CCi et la ville posent les fondations d'un nouveau quartier

L’avenir du quartier du Port de Lille, longtemps débattu, est enfin scellé. L’actuel port va devenir un quartier de ville à part entière. Les 8 hectares situés entre la citadelle et le métro Ports de Lille accueilleront logements, équipements publics et entreprises. Et dans quelques années, le quartier et les berges de la Deûle auront changé de visage. « Nous sommes allés défendre le projet avec Martine Aubry auprès de Voies Navigables de France », explique Philippe Hourdain, président de la CCI Grand Lille. Le dossier, longtemps objet de divergences de vues entre la CCI et la ville est enfin débloqué. « Nous avons des ambitions très fortes pour ce quartier, cette surface disponible en centre ville, c’est très rare aujourd’hui. Notre modèle, c’est le quartier Confluence à Lyon, où les immeubles et les aménagements sont magnifiques », poursuit l’élu consulaire. La partie nord du port, où est implanté le centre multimodal de distribution urbaine (CMDU) évoluera vers du tertiaire. Notamment à travers un futur bâtiment dédié aux services du port. Soit 10 000 m2 et 12 M€ d’investissement portés par la CCI. Les études urbanistiques sont lancées et le concours d’architectes doit suivre. « Le but est d’être une pompe aspirante et d’attirer d’autres entreprises », ajoute-t-il. Le CMDU sera lui aussi entièrement rénové. Testé avec succès fin 2012, l’équipement - unique en France - doit concentrer les livraisons de gros volumes aux portes de Lille, et approvisionner le centre ville via des petits camions électriques. Un nouveau bâtiment de 5000 m2 équipés de capteurs de tracing verra le jour d’ici 2016, au terme de 2,5 M€ d’investissement pour les Ports de Lille.

Continuum portuaire

Parallèlement, le site s’étendra vers le Nord pour rejoindre le port existant de Loos-Sequedin. La CCI a déjà acquis 4,2 ha auprès d’Arcelor Mittal, pour y accueillir les entreprises, amenées à déménager. Et pour y développer les activités traditionnelles liées au vrac et au BTP. Un projet d’envergure auquel s’ajoutent des travaux substantiels aux ports de Santes et de Wambrechies, pour un coût global de 50 M€ (hors construction des bâtiments évoqués). De quoi servir un autre objectif, tout aussi ambitieux : doubler le trafic fluvial des ports de la métropole, de 1,1 Mt à 2,1 Mt d’ici 2020. Pour y parvenir, Philippe Hourdain pilote une réflexion avec le Port de Dunkerque sur l’opportunité de construire une barge pour la liaison Dourges - Dunkerque, via la capitale régionale. Restera à convaincre les chargeurs de préférer la voie d’eau. « Nous réfléchissons aussi à identifier de nouvelles filières, et notamment celle de récupération et de la valorisation des déchets, encore émergente », conclut l’élu.

Marie Raimbault