Plaisance : "Tout est à créer !"

Pour une région longtemps tournée vers la terre, la plaisance n'allait pas de soi. "Nous avions un retard considérable à rattraper",commente Sylvie Logié, chef de projet du Réseau Plaisance Côte d'Opale.
Malgré l'ambition affichée aujourd'hui, l'escale sur nos côtes n'est pas naturelle pour ces touristes habitués à une qualité d'accueil et de services que nos ports peinent à offrir. Les ports de Dunkerque, Gravelines, Calais, Boulogne et Etaples totalisent près de 2 600 anneaux, dont près de la moitié à Dunkerque. Boulogne prévoit de doubler son offre pour atteindre le millier dans le cadre de son projet d'aménagement Axe Liane. Mais si le nombre de bateaux accueillis sur le littoral va croissant depuis 2008 (plus de 10 %, à 7 300 en 2010), le nombre de nuitées baissent (-12 %). "On n'a pas du tout exploité l'intérêt de la plaisance. Un port n'est pas qu'un parking à bateaux ! Il faut attirer les entreprises et services associés", argumente la plaisancière. Pour cela, un minimum d'anneaux est requis. Et les contraintes du littoral ne permettent pas toujours de créer des places supplémentaires. Il s'agit donc de trouver des solutions alternatives : création de ports à sec pour les bateaux stationnaires, requalification de friches (les anciennes darses à Dunkerque), création de mouillages (bouées en dehors des ports).

Absence de volonté politique

Il faut surtout offrir aux plaisanciers de passage des "packages" pour les inciter à rester sur place. Ces touristes à fort pouvoir d'achat sont, comme les touristes d'affaires, une cible de choix. Et pour les retenir, "tout est à créer !" s'impatiente la chef de projet, qui regrette l'absence d'une réelle volonté politique. L'arrivée à la présidence du Comité régional de tourisme de Bertrand Ringot, artisan du développement du port de plaisance de Gravelines (photo), laisse espérer une meilleure intégration de la plaisance dans le dispositif touristique régional.