Pierre Gattaz veut faire pousser un million d'emplois
Le choix ne doit rien au hasard. C'est à Entreprises & Cités, à Marcq-en-Bareul, que Pierre Gattaz, président du Medef, a choisi de tenir un conseil exécutif décentralisé suivi d'une grande réunion publique devant 1500 chefs d'entreprises. Ce campus unique en France est hautement symbolique de l'entrepreneuriat, mais aussi de l'homme qui l'a développé, Jean-Pierre Guillon, président sortant du Medef régional, au côté de Marc Verly. La soirée a ainsi été l'occasion d'une passation de relais publique entre un Jean-Pierre Guillon ému et Frédéric Motte, fraîchement élu à sa succession. « Je m'incline devant le monument Jean-Pierre Guillon » a déclaré avec humour mais non sans admiration Pierre Gattaz, indiquant d'ailleurs songer à transposer les initiatives nordistes dans d'autres régions ou au Medef national.
« Levez nous les freins pour qu'on embauche »
Pierre Gattaz a ensuite développé sa stratégie d'aller chercher un million d'emplois nouveaux, après le changement de ton du président de la République lors de ses voeux, appelant à « un pacte de responsabilité » - baisse des charges contre emploi - qu'il doit décliner demain en conférence de presse à l'Elysée. Un pari possible, intégré au projet du Medef France 2020, à condition de modifier la compétitivité et l'environnement des entreprises, dont le taux de marge est désormais le plus bas d'Europe (28% contre une moyenne européenne de 40%).Coût du travail, freins à l'embauche, fiscalité, législation du travail, normes anti-entreprises, indispensable baisse des dépenses publiques... La liste est longue des mesures urgentes à adopter, selon Pierre Gattaz. Mais ce dernier considère que l'effet peut être très rapide car des poches de dizaines de milliers d'emplois existent selon lui. Exemple : certaines filières emploient beaucoup moins en France qu'à l'étranger, comme le tourisme. « Nous sommes les premiers en volume (83 millions de visiteurs/an), mais les sixièmes en consommation par touriste. Un visiteur consomme 600 euros, contre 1200 euros en Grande Bretagne et 1800 en Allemagne. Organisons le fait que les touristes consomment plus ! » Autre illustration, les métiers en tension. 400 000 emplois (hydrauliciens, chaudronniers, soudeurs, bouchers, cuisiniers...) ne trouvent pas preneurs, un chiffre qui pourrait être divisé par deux en cinq ans par des actions ciblées.
400 000 apprentis en France, 1,2 million en Allemagne
L'apprentissage est un troisième vecteur. Avec 400 000 jeunes en France dans cette voie contre 1,2 million en Allemagne, le déficit est criant. « On pourrait monter à 600 000 si on devient coresponsable avec les régions de ces filières. On nous sort aujourd'hui des gens qui ne correspondent pas à nos besoins. » Autre piste : le commerce extérieur dont le retour à l'équilibre générerait 600.000 emplois. Une urgence pour renouer avec la croissance que nos voisins ont déjà retrouvée. « Nous risquons de décrocher réellement si rien ne bouge ». Enfin, Pierre Gattaz évoque le Chèque emploi service universel (CESU) qui pourrait être étendu aux TPE de moins de cinq salariés. "Notre obsession, c'est l'emploi », a-t-il martelé, soulignant la faisabilité de l'objectif. « Redescendre de 11% à 9% de chômage nous ferait perdre 1 million de demandeurs d'emploi nets. Mais on serait encore loin de nos amis allemands ou anglais ».
L'assemblée pourtant très (trop ?) calme a achevé la soirée en brandissant des lumières façon concert pop. Histoire de prouver l'engagement des dirigeants face au défi du Medef et du pays. Avant de se précipiter aux voeux du député-maire de Marcq en Baroeul aux entreprises, un rendez vous annuel incontournable de l'économie régionale et malencontreusement organisés à la même heure.
OD
Nota : Le lendemain, le président de la République reprenait bon nombre des propositions du Medef lors de sa conférence de presse solennelle, parmi lesquelles le projet de transférer le financement de a solidarité familiale des charges sociales des entreprises vers d'autres financements à l'horizon 2017. Une ouverture immédiatement saluée par Pierre Gattaz. Néanmoins le Medef juge aujourd'hui que le compte n'y est pas complètement avec une baisse des charges insuffisante pour relancer la compétitivité des entreprises.
Ces articles peuvent également vous intéresser :
Le Pr Patrick Berche, nouveau DG de Pasteur Lille
Pressenti pour prendre la direction de lInstitut Pasteur, vacante depuis le de?part de Philippe Amouyel en 2012, le Pr Patrick Berche a été nommé officiellement le 10 janvier.
Tabac : les buralistes veulent un observatoire du commerce illicite
Alors que le prix du paquet de tabac augmente aujourd'hui de 20 centimes, les professionnels de la région se mobilisent face à la concurrence belge. Ils veulent créer un observatoire du commerce illicite du tabac.
1500 patrons attendus pour la venue de Gattaz à Entreprises & Cités
A la veille de la conférence de presse très attendue de François Hollande, le patron des patrons français, qui se dit prêt à créer 1 million d'emplois d'ici à 2020, sera ce soir à Marcq-en-Baroeul. Un événement qui doit rassembler plus de 1500 dirigeants de la région.
Daniel Percheron ironise sur la « Ménuccite » de JM Ayrault
Le président de Région s'est livré à un discours de voeux très remarqué jeudi soir, en s'en prenant assez vertement à l'Etat central.
GEI monte chez Auxel pour une nouvelle phase de croissance
GEI prend la place de Siparex au capital du spécialiste de la connexion électrique.
Défaillances d'entreprises : 2013 aussi mauvais que 2012
Les redressements et liquidations ont été presque aussi nombreux qu'en 2012, année noire.
1178 supressions d'emploi pour la Redoute
Le plan de reprise de la Redoute a été dévoilé aujourd'hui. Au volet social douloureux, la nouvelle direction du groupe roubaisien associe également des ambitions importantes.
Arc International : Patrick Puy évoque de possibles licenciements
Interrogé par la Voix du Nord, le président du directoire dArc International sort de son silence et évoque les options qui s'offrent à lui pour adapter le groupe.
Stora Enso : clap de fin
Encore un coup dur pour l'industrie régionale. Cette fois, c'est le fabricant de papier Stora Enso qui abandonne son site majeur de Corbehem.
Vilogia acquiert 632 logements dans le Val d'Oise
L'acteur majeur du logement social français s'implante dans le Val dOise et ajoute plus de 630 logements à son parc immobilier.