Philippe Hourdain met la mobilité en haut de la pile des priorités
Le nouveau président de la CCI Hauts de France a la parole rare. Pour sa première conférence de presse depuis son élection, il a choisi d'appuyer sur le clou de la mobilité, un sujet qu'il avait déjà porté comme président de la CCI Grand Lille. Pourquoi aujourd'hui?
« C'est véritablement le moment. Ne pas le faire serait porter une lourde responsabilité. Nous allons investir toute notre énergie dans cette affaire », répond-il. Philippe Hourdain considère que la question de la fluidité des biens et des personnes dans la région Hauts-de-France est plus que jamais d'actualité et que l'heure est à prendre le taureau de la mobilité par les cornes. Or la thrombose lilloise ne s'améliore pas, bien au contraire puisque les embouteillages progressaient ces dernières années de 1% l'an. En 2016, la progression a atteint 2%. Un niveau de congestion qui coûterait l'équivalent d'un point de PIB chaque année à notre région.
«Oui il y a 80 millions de personnes à 300 km autour de Lille. Mais pour pouvoir travailler avec ces 80 millions de personnes, et ne pas être qu'un lieu de passage, il faut mériter cette place géographique ». Pour l'élu consulaire, les projets d'infrastructures sont annoncés de manière un peu anarchique, sans suivi ni coordination alors que les enjeux sont énormes en terme d'attractivité et de développement des territoires. Tramway Lille-centre vers l'aéroport, RER Hauts-de-France, contournement sud est de Lille, canal Seine Nord... « Il faut arrêter de multiplier les projets et les interconnecter entre eux ». « Il faut une union des acteurs et tous travailler ensemble », lance-t-il en pointant l'immobilisme qui prévaut depuis de nombreuses années, magré une prise de conscience collective. Forum sur la mobilité intelligente en 2013, rapport Darmanin il y a six mois, le diagnostic semble partagé mais la machine ne se met pas en route. « On ne voit rien venir et on ne sent pas une stratégie régionale sur la mobilité et la logistique », déplore le président consulaire, qui épargne toutefois Xavier Bertrand. « Mais le conseil régional ne peut pas travailler seul. Il faut les EPCI et les acteurs économiques, il faut une volonté collective ».
Le président de la CCI Littoral, François Lavallée, renchérit : « Il faut tirer la sonnette d'alarme. L'avantage compétitif que nous avions il y a vingt ans, nous le perdons. Garder notre position de leadership en matière logistique passe par des investissements importants et de la volonté politique ». L'élu littoral pointe la nécessité d'investissements de la SNCF, mais aussi le projet de triplement de l'autoroute A16.
L'appel du pied des consulaires intervient en tout dans une phase de transition qui devrait compliquer un peu la tâche, depuis que le vice président aux Transports et maire de Tourcoing Gérald Darmanin a fait le choix de rallier Emmanuel Macron et son gouvernement.
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