PH Expertise inocule le virus du business aux acteurs de la santé

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Déficit massif de la sécu oblige, obtenir la prise en charge d’un produit de santé n’est plus chose aisée. Et la concurrence dans le secteur devient de plus en plus âpre. Un constat partagé par quatre internes à Paris lors de leurs études de médecine. En quête d’une meilleure qualité de vie, les médecins à peine trentenaires choisissent Lille pour lancer leur activité. Créée durant l’été 2012 à Eurasanté, Public Health Expertise se positionne sur l’évaluation épidémiologique et économique de ces produits ou services. Un décret du mois d’octobre renforce encore les exigences liées à leur remboursement. Et rend nécessaire le recours à des professionnels. « Le contexte de la santé a profondément changé. Longtemps, il n'y a pas eu de rationnement et donc de questionnement sur la valeur des soins. Aujourd'hui, toutes les dépenses doivent être justifiées et donc valorisées au préalable », explique Martin Blachier. La société de conseil cible l'industrie pharmaceutique, les associations de patients et de praticiens. Elle espère 500 K€ de CA sur son premier exercice, objectif « ambitieux mais réaliste ». Initié début 2012, le projet d’entreprise « 100% brain », comme la qualifient ses créateurs, a vite vu le jour, sans même nécessiter de prêt bancaire. Le bio incubateur d’Eurasanté les a accompagné, essentiellement via de la mise en réseau, essentielle dans une région qui leur était étrangère. Ces rencontres ont abouti à un partenariat avec des spécialistes de la modélisation du CHU de Lille.

Tropisme international

Public Health Expertise vise en premier lieu l'Europe mais surtout l'international. Les jeunes médecins imaginent toucher les sièges des labos pharmaceutiques via leurs filiales françaises. Et préparent d'ores et déjà une implantation au Brésil. «Nous prévoyons d'y envoyer un proche de l’équipe, natif du pays. Il créerait un hub qui rayonnerait sur l'Amérique du sud », conclut Martin Blachier. Comme dans d’autres secteurs, les points de croissance sont plus difficiles à aller chercher dans l'Hexagone. La très bonne image de la médecine française serait par ailleurs un sésame pour accéder à des marchés internationaux.  

 

Marie Raimbault

 

 

 

 

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