Nicolas Poupard pose ses valises à Bogota
Plus de huit millions dhabitants à 2 600 mètres daltitude. Vous êtes à Bogota, capitale de la Colombie. Troisième plus haute ville du globe, elle est aussi réputée la plus violente... La guérilla des FARC et les cartels de la drogue ont éclipsé sa prégnante douceur de vivre. Pas aux yeux de trois jeunes Nordistes, qui ne sen sont pas laissé conter. Ils y ont même trouvé leur eldorado : cinq ans après un premier séjour, ils ont ouvert il y a quatre mois Masaya, un hôtel interculturel hors norme qui prône « the local expérience ».
Parmi eux, Nicolas Poupard (à g. sur la photo). Né à Grenoble dans une famille originaire de Roubaix, il a attrapé très tôt le virus du voyage. Expatrié à dix ans avec ses parents en Argentine, il y passera cinq ans qui scellent son goût pour lailleurs. Rentré à Lille, il choisit de rester ouvert sur le monde en empruntant pour ses études un parcours international à lIeseg. Cest lors dun échange dune année avec luniversité du Rosaire à Bogota quil découvre, à 20 ans, la Colombie, « un pays à lopposé des clichés ». Cest aussi là quil rencontre Paul de Lavalette et Vianney Koussens, aujourdhui ses associés.
+ 200 % par an
Lesprit dentreprise chevillé au corps, Nicolas voit dans le tourisme une terre de conquête. En Colombie il est en plein boum + 200 % par an et le manque dinfrastructures pousse les autorités à encourager les investissements étrangers.
Les trois étudiants poursuivent leur cursus et consacrent leur dernier semestre et lannée qui suit leur diplôme à leur projet : un concept situé entre lauberge espagnole et le centre culturel, avec hébergement allant du dortoir de cinq lits à la chambre de luxe, cours de danse ou de cuisine, restauration et voyages hors des sentiers battus. « On voulait quelque chose qui soit près des Colombiens, pour éviter aux étrangers de rester entre eux. »
Pour porter cette aventure, une holding en France détient 100% de lentreprise colombienne. Le trio nordiste a jeté son dévolu sur une maison du centre historique de Bogota, dans la Candelaria, « un quartier typique à lallure de village », où sont concentrés les musées. De style colonial, elle remonte aux prémices de la ville, les obstacles ont donc été nombreux pour lacheter les soutiens familiaux se sont substitué aux prêts bancaires, « tous refusés » , puis y mener les travaux nécessaires : tracasseries juridiques, de voisinage... « la galère ! » Mais lexpérience fut initiatique.
Une chaîne
Les quatre premiers mois dactivité sont « satisfaisants », avec des clients venant à parts égales dAmérique du Sud et notamment de Colombie , des USA et dEurope. « Ça démarre bien, on arrive à payer tous nos frais. Lobjectif est douvrir un deuxième lieu en Colombie, puis ailleurs. » Latavisme familial pousse lentrepreneur à ne pas en rester là. Dailleurs Masaya vient de lespagnol « Más Allá », qui signifie « plus loin »... Avec ses comparses, il imagine une chaîne. Visé : le centre historique des villes à intérêt touristique.
Pour lheure, entourés de 12 salariés, ils visent un chiffre daffaires de 200 K la première année. Très confortable rapporté au peso. Leur site www.masaya-experience.com et les réseaux sociaux sont encore leur seule pub, les auteurs des guides de voyages viendront au fil des rééditions. Dans un pays si riche de ressources naturelles, quatrième zone de biodiversité au monde, entre plages de rêve, terres de caféiers, déserts, cordillère des Andes, leur mission touristique, avec une agence de voyages partenaire, a de beaux jours devant elle. « La Colombie, cétait très dangereux il y a 20 ans. Aujourdhui, cest un pays de plus en plus sûr, très agréable à vivre et les Colombiens sont très accueillants. » Parole de Nordiste !
Sophie Pecquet
Ces articles peuvent également vous intéresser :
GamaMabs va lever 18 M contre le cancer
Loos. Jean-François Prost quitte la direction scientifique du LFB pour porter un projet ambitieux de biotech contre le cancer de l'ovaire. GamaMabs doit lever 18 M au total.
Roquette joue l'Inde et la pharmacie
Lestrem. Notre major mondial des dérivés de l'amidon affiche ses ambitions en Inde et se dote d'un atelier ultramoderne de glucose utilisé dans les perfusions.
Antoine Assice
Un nouveau directeur pour la centrale nucléaire de Gravelines
Philippe Equine
Il prend la direction de lagence internationale de la Banque Populaire du Nord