Neo Eco, un avenir en béton vert
La recette dun bon béton ? Du sable, du gravier, de leau, du ciment et une touche de liant. Du moins aujourd'hui. A l'horizon 2014, ce béton consommateur de matières premières toujours plus rares et coûteuses a des chances dêtre détrôné par une nouvelle formulation, mise au point dans le cadre dun programme de recherche qui réunit Neo Eco Recycling à Haubourdin, lEcole des Mines de Douai et lécopôle régional SITA.
Trois déchets valorisés se substitueront aux ingrédients traditionnels dans ce béton nouvelle génération destiné aux aménagements urbains : des sédiments fluviaux, des sables de fonderies et des gravats de déconstruction. Le marché ? Énorme. Et pour la seule région Nord, 9 millions de m3 de sédiments peuvent être extraits chaque année de nos 680 km de voies navigables.
Première mondiale
« La valorisation des sédiments fluviaux est une première mondiale », affirme Nor-Edine Abriak, professeur à lécole des mines de Douai, spécialiste des « sédimatériaux ». Partie prenante de cette innovation, lentreprise dingénierie environnementale Neo Eco Recycling se fait fort de mettre au point avec ses partenaires un béton plus compétitif, à capacités égales voire supérieures, et adaptable aux installations dexploitation existantes. La société, basée à Haubourdin supervise les phases de tests environnementaux jusquen juillet 2013.
Créée en 2007 par et Ludovic Verbrugge, Neo Eco espère devenir leader dans les niches de tri et de valorisation. Les deux ingénieurs se sont rencontrés 15 ans auparavant chez NTS (Netra System), spécialiste des lignes de convoyage pour lindustrie. Ils ont racheté en 2009 la métallerie voisine UTI, qui leur permet de concevoir des lignes de tri et de nouveaux process. Lensemble réunit près dune trentaine de salariés.
Rapidement, la Pme attire lattention : en 2011, elle décroche le Prix de lentrepreneur de lannée par Ernst & Young et, repérée comme entreprise de croissance, reçoit le label Oséo Excellence. Les deux dirigeants privilégient lautofinancement pour préserver leur indépendance. Toutes leurs recettes sont ainsi investies dans la R&D, soit près de 20% du chiffre daffaires, lequel atteignait 2,7 M en 2011. La stratégie semble porter ses fruits puisque Neo Eco a déjà accompagné le dépôt de quatre brevets, dont celui quinitie SITA pour le nouveau béton.
Le leitmotiv de Neo Eco Recycling : « Tout déchet deviendra matériaux ou source dénergie ». Une source inépuisable dans laquelle lentreprise puise déjà une croissance de 25% par an.
Johanna Guacide
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