Maladies inflammatoires : le défi mondial de Par'immune
Des médicaments contre les rectocolites hémorragiques, la maladie de Crohn et le psoriasis vont-ils sortir des laboratoires lillois de Par'Immune ? La toute jeune biopharma affiche en tout cas des atouts peu communs : la molécule sur laquelle elle s'appuie, au doux nom de P28GST, n'est pas une inconnue : il s'agit du candidat médicament issu de 30 ans de recherche du professeur André Capron (l'ex directeur de Pasteur Lille) pour lutter contre la bilharziose, une maladie parasitaire très répandue dans les pays tropicaux. Mais des essais, poussés jusqu'à la phase 2 A, ont montré que la molécule avait aussi un pouvoir immuno-modulateur, donc potentiellement efficace contre les maladies inflammatoires... Une caractéristique plus qu'intéressante, qui a donné lieu au dépôt d'un brevet en 2012.
Il y a quelques mois, les professeurs en immunologie Monique Capron -ex présidente de l'Inserm- et Abderrahim Lachgar (photo), par ailleurs serial entrepreneur, ont repris les droits sur ce brevet valable jusqu'en 2032 (sur la seule partie inflammatoire) par un accord de licence auprès de la SATT. En vue de développer un projet de biopharma.
Les enjeux sont énormes : le marché des maladies inflammatoires pèse 10 milliards d'euros et est couvert aujourd'hui par des anticorps très coûteux et sans effet sur 30% des patients. Or les pathologies sont très répandues : 3% des populations américaine ou européenne souffrent par exemple de psoriasis. 3 millions de personnes sont victimes de rectocolites hémorragiques dans les 8 pays les plus développés. Par'Immune compte bien profiter de son avantage considérable d'un niveau d'essais cliniques très avancés. «Nous avons trois à quatre années d'avance», se réjouit le Pr Lachgar, président de la société.
Le programme est ambitieux : recruter rapidement un manager R &D et un directeur administratif et financier puis plus tard un directeur médical, ouvrir un établissement secondaire à Paris début 2018, signer des partenariats avec l'université de Lille, le CHRU pour mener des travaux de laboratoire. En parallèle, Par'Immune est prête à céder les droits de la molécule sur certaines indications telle que la sclérose en plaque, et générer ainsi des premiers revenus dès 2019. Une première levée de fonds de 4 à 5 M€ est déjà en cours. La fondation de l'Université de Lille, dont ce sera le premier investissement, a donné son accord pour injecter 200 K€, tandis que des discussions sont en cours avec les fonds régionaux. Ultérieurement, une levée bien plus importante devrait suivre. « Cette molécule est un produit « first in class », autrement dit aucun produit n'a un mode d'action similaire. On pense que c'est un blockbuster en puissance », relève le professeur Lachgar.
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